La croissance africaine confrontée au défi de la dette

L’Afrique subsaharienne est aujourd’hui confrontée à une hausse prononcée de sa dette publique. Fin 2017, la dette publique moyenne dans la région atteignait 57 % de son PIB, en hausse de 20 points de pourcentage sur seulement cinq ans. Bien que cette augmentation soit sans commune mesure avec les sommets enregistrés au début des années 2000, le pic actuel demeure inquiétant.

L’emprunt public destiné à financier l’investissement public constitue un élément essentiel de la boîte à outils macroéconomique d’un État. Ces vingt dernières années, les pays d’Afrique subsaharienne ont souvent utilisé cet outil, ce qui a permis d’améliorer considérablement le développement humain. Ainsi, entre 1990 et 2015, l’espérance de vie a augmenté, le taux de mortalité infantile a été réduit de moitié, la scolarisation dans le secondaire a explosé, et les lacunes infrastructurelles ont été atténuées. Ces avancées, comme beaucoup d’autres, auraient été impossibles sans une dépense pragmatique des ressources empruntées.
Malheureusement, si les tendances actuelles de la dette se poursuivent dans certains États, ces progrès pourraient se trouver menacés. Le poids croissant de la dette africaine implique des coûts d’intérêts plus élevés, qui détournent les ressources de l’éducation, de la santé et des infrastructures. C’est pourquoi il faut aujourd’hui contenir cette dette publique.
Comme nous l’observons dans notre dernier rapport sur les perspectives économiques régionales  en Afrique subsaharienne, six des 35 pays à faible revenu (PFR) de la région sont en situation de « grave endettement », c’est-à-dire dans l’incapacité d’honorer leurs engagements vis-à-vis des pays extérieurs. Neuf autre PFR sont catégorisés comme présentant un « risque élevé d’endettement grave ».
Ces facteurs expliquent les défis actuels de la dette au sens le plus large. Pour commencer, les pays de la région qui exportent des matières premières, et notamment les pays exportateurs de pétrole, ont été durement frappés par la chute des prix observée entre 2014 et 2016. Les pertes de production et augmentations de dettes connexes qu’a subies l’Afrique sont comparables à l’expérience qu’ont connue les économies développées après la crise financière mondiale. Aujourd’hui, huit des 15 PFR de la région affectés par la dette sont des pays exportateurs de matières premières.

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