Cas Assane Diouf – Le Diagnostic d’Alioune Tine

Selon Alioune Tine,  directeur d’Amnesty international en Afrique de l’Ouest et du Centre, «il faut bien interpréter le sens de la décision du procureur qui prend au dépourvu l’opinion publique. Quand on a passé 16 ans aux États-Unis et menacé d’être expulsé on peut connaissant bien la valeur de la liberté d’expression, user d’une arme non conventionnelle, l’insulte comme dernière cartouche, comme énergie du désespoir. Une arme politique bannie par notre ordre moral et condamnée de façon unanime. Alors qu’il faille examiner en profondeur l’ambiguïté de l’image de la mère dans notre culture.»

À l’en croire, «adulée et portée au rang d’un culte, la mère est en même la figure la plus insultée quand les gens sont en colère dans certaines communautés avec l’existence de concours d’insultes de mère.» Indiquant que «les Kaolackois de ma génération le savent», il ajoute : «Condamné à quitter les États-Unis, décision qui ruine le rêve de tout immigrant, le garder en prison au Sénégal est une peine de trop qui va consacrer son statut de héros “négatif ” à Assane Diouf, une surchauffe des réseaux sociaux. Faut comprendre également qu’il n’ya pas de statut de héros sans controverse.»

Non sans dire : «Que le procureur ait pris acte pour considérer qu’il n’existe pas d’opportunité de poursuivre est une décision plein de sens. Mais au-delà est-ce un signe d’une volonté d’apaisement ? Une espèce de frémissement face à la volonté de punir ? Alors il faut aller plus loin dans la recherche des conditions de succès d’un dialogue national sur la consolidation du pacte républicain et démocratique.»

Montant au créneau, Alioune Tine de défendre dans un post sur Facebook, «libérer le député Khalifa Sall. Suspendre les poursuites car, il est désormais protégé par son immunité. Mon ami et frère Amadou Kane a fait une excellente interprétation en donnant l’exemple de la jurisprudence Chirac.»

Sinon, dit-il,  «la justice va être soupçonnée légitimement de bloquer les candidatures qui gênent pour 2019. Les dysfonctionnements de la justice et de la démocratie produisent des pertes de sens souvent difficiles à prévenir.»

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