Débat sans fin sur le 3ème mandat : Le président perdu par ses reniements

La parole d’un gouvernant «sobre, vertueux et efficace» devrait pouvoir être prise pour argent comptant par son peuple ; celle de Macky Sall fait régulièrement office de monnaie de singe, tant elle sait se parer d’artifices circonstanciels. Le président de la République ne veut plus entendre le moindre mot concernant son éventuel troisième mandat. Il ne veut pas, non plus, que son entourage évoque, de quelque manière que ce soit, sa succession. Libre à lui de ne pas vouloir envisager l’avenir et de vouloir vaille que vaille maintenir ses ouailles sous sa coulpe. Mais Kor Marième semble oublier qu’il est l’acteur principal pour ne pas dire le scénariste de ce feuilleton sans fin sur le troisième mandat.  Pour arriver à ses fins, l’homme a l’art du trucage, l’art d’entourer de solennité des promesses qu’il ne tient pas. Pris dans la course au pouvoir, il s’était engagé, tel un désintéressé, à faire un premier mandat de cinq ans. Cette posture de patriote mû par les intérêts supérieurs de la nation a joué en sa faveur. Mais une fois sur le trône il a su entretenir le suspense, avant d’orchestrer vaille que vaille un revirement à 180° aux relents de reniement. Résultat des courses, Sall fera un premier mandat de sept ans avec l’onction du Conseil constitutionnel, là où rien ne l’empêchait de tenir, en 2017, une élection présidentielle anticipée gage de sa bonne foi.

 

Spirale du mensonge

 

Cet épisode n’est pas fortuit, en ce sens qu’il a contribué à effriter la crédibilité, pour ne pas dire la sacralité, de la parole présidentielle. Il est normal, dans un tel contexte, que les supputations aillent bon train concernant l’élection présidentielle de 2024. Et que les uns et les autres posent un débat qui, à défaut d’agréer son Excellence, garde toute sa pertinence car nul ne sait plus à quel Macky Sall se fier. N’est ce pas lui qui jurait qu’il mettrait la patrie au-dessus du parti ? N’est ce pas lui qui a réactivé la Cour de répression de l’enrichissement avant de vouloir désormais nous convaincre que cette juridiction est injuste ? N’est-ce pas lui qui jurait que jamais il ne nommerait son cadet de frère par décret ? N’est-ce pas lui qui promettait de créer 500.000 emplois en deux-deux ? N’est ce pas lui qui a inauguré, pour en faire un argument de campagne, un train express régional hors des rails ? N’est-ce pas, lui qui a fayr l’éloge de la transhumance ? N’est-ce pas… N’est-ce pas……

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