«La démission d’Aliou Sall est un épiphénomène» (Cheikh Sadibou Diop)

 

CHEIKH SADIBOU DIOP MEMBRE DIRECTOIRE NATIONAL ‘’ALERTE’’

«La démission d’Aliou Sall est un épiphénomène»

Membre du directoire national de l’Alliance libre et républicaine pour le travail et l’émergence (Alerte), Cheikh Sadibou Diop est d’avis que la démission d’Aliou Sall de la direction générale de la caisse de dépôt et consignation (Cdc) est un épiphénomène. Dans cet entretien accordé à Tribune, il revient de long en large sur les prochaines étapes de leur combat pour faire la lumière dans le dossier Petro-Tim.

Par Actunet

Comment analysez-vous la démission d’Aliou Sall de la direction générale de la Caisse de dépôt et consignation (Cdc) ?

C’était une démission attendue. D’autant plus que les Sénégalais, depuis un certain moment, se sont mobilisés pour exiger son départ à la tête de la Caisse de dépôt et consignation (Cdc) et sa mise à disposition à la justice. Mais, nous retenons que sa démission est un épiphénomène car, n’étant qu’un maillon faible de la chaine de culpabilité. Aliou Sall n’a pu faire ce qu’il a fait que grâce à la complicité de son grand-frère, le Président Macky Sall. Et, la prochaine étape du combat citoyen doit être l’inculpation du Président de la République pour haute trahison. Nous espérons que les Sénégalais comprendront l’importance d’exiger la démission de tous les éléments appartenant à la chaine de culpabilité dans cette vaste corruption étatique à l’échelle industrielle.

Mais, une telle démission est un gros pas, quoi que l’on puisse dire … ?

Nous ne considérons pas cela comme un gros pas. Car, le décret de nomination qui a fait d’Aliou Sall, directeur de la Cdc vient du Président Macky Sall. Et, en se basant sur ses propres dits, c’est-à-dire une gouvernance sobre et vertueuse, la logique aurait voulu un décret de radiation dès l’instant que la BBC a installé dans l’espace public son documentaire Panorama. Lequel documentaire démontre et prouve l’implication d’Aliou Sall dans cette vaste opération de corruption. Et, aujourd’hui, ce combat citoyen d’une grande importance va au-delà de la personne d’Aliou Sall car, en continuant la pression populaire, les citoyens pourront exiger la transparence dans son intégralité, comme base de toute forme de gouvernance.

De ce point de vue, quels sont les prochains combats que vous comptez mener pour faire la lumière dans cette affaire ?

Nous pensons que ce combat est d’une importance capitale pour être portée pour une seule structure de la société civile. Et, voilà d’ailleurs pourquoi nous saluons l’initiative de la plateforme citoyenne Arr Li Nu Bokk. Alors, nous pensons qu’il serait prétentieux au seul mouvement Alerte de penser pouvoir décréter les prochaines étapes du combat. Nous invitons tous les Sénégalais à participer largement au combat, mais surtout aux différents leaders de la société civile à participer dans la réflexion intellectuelle et la stratégie à mettre en place pour remporter ce combat hautement citoyen.

Dans tous les cas, vous reconnaissez au moins le droit à la présomption d’innocence dont bénéficie Aliou Sall ?

Oui ! En tant que républicain, je lui reconnais ce droit. Sauf qu’en faisant un recul dans l’histoire récente de notre pays, ce droit n’avait pas été reconnu à Karim Wade du Parti démocratique sénégalais (Pds) et à Khalifa Sall. Quant à Thierno Ousmane Sy dans l’affaire Sudatel, son droit à la présomption d’innocence avait été également bafoué. Et tant d’autres cas que je pourrai citer.

Ne pensez-vous pas que certains essaient de faire de la récupération politique dans cette affaire ?

C’est clair et évident que certains politiciens font dans la récupération, mais nous avons confiance au peuple sénégalais et à son jugement. Ce combat, qui est exclusivement citoyen et qui est déjà porté à bras le corps par l’ensemble des citoyens sénégalais échappera certainement à la récupération politique qui n’est que l’œuvre de prématurés politiques échappés d’une éprouvette. Et, ce qui fait rire, c’est que certains politiciens pensent être plus intelligents que la masse.

Sur le plan international, avez-vous engagé des procédures pour que la vérité jaillisse dans ce dossier ?

Oui, nous avons engagé des procédures à Londres, aux États-Unis et prochainement en France. au stade où nous en sommes, nous préférons ne rien dire publiquement. Mais, sachez que, même si nous n’avions pas engagé des procédures au niveau de l’Angleterre et des États-Unis, l’implication de British Petroleum et de Cosmos était suffisante pour que la justice de ces deux pays, s’autosaisissent après la documentaire de la BBC. La vérité éclatera et nos gouvernants comprendront que les citoyens auront toujours le dernier mot et font du combat pour la transparence la base des prochaines revendications citoyennes.

Dans tous les cas, la justice sénégalaise s’est saisie de l’affaire…

Certes la justice sénégalaise s’est saisie de l’affaire, mais, malheureusement elle a perdu toute crédibilité car, parler de son instrumentalisation par l’Exécutif est un pléonasme. Le Procureur de la République dans sa conférence de presse, similaire à un acte d’une pièce de théâtre, mal inspiré a donné tous les indices d’un enterrement de première classe du dossier Petro-Tim par la justice sénégalaise. Nous ne faisons pas confiance au Procureur Bassirou Guèye.

 

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