Ngouda Fall Kane, Ancien de l’Ige parle de l’Affaire Aliou Sall

Ngouda Fall Kane, ancien inspecteur général d’État (Ige) et non moins ex président de la Cellule de traitement des informations financières (Centif), est d’avis qu’Aliou Sall doit démissionner de toutes ses fonctions administratives et électives pour mettre à l’aise le Président Macky Sall.

 

«Le ministre de la Justice ayant saisi le Procureur général aux fins de poursuites judiciaires sur la base d’informations journalistiques, Aliou Sall devrait mettre nécessairement à l’aise le président de la République en s’écartant de toutes ses fonctions administratives et électives en attendant la fin de la procédure judiciaire», a d’emblée soutenu Ngouda Fall Kane.

En effet, donnant son opinion dans l’affaire Aliou Sall, il dit que «le Sénégal est dans le crépuscule “Timis” du pétrole et du gaz. Une occasion pour souligner que «l’État du Sénégal, par la cupidité aveugle, l’incompétence notoire et l’ambition démesurée de certaines personnes et hommes politiques, est malmené. L’État va mal très mal. L’amateurisme a fait place à l’expertise. Quel désastre !». Selon lui, «l’affaire Aliou Sall-Franck Timis le parrain et Petro-Tim qui refait surface par la volonté d’un journaliste d’investigation de la chaîne Bbc est malheureusement loin de connaître son épilogue».

Poursuivant, l’ancien Ige note que «le risque de ternir l’image et la réputation du Sénégal, est aujourd’hui réel du fait de l’agitation journalistique et politicienne de cette affaire». Car, «en dépit de tout cela, cette affaire dite Petro-Tim est émaillée d’erreurs des autorités sénégalaises, erreurs qui auraient pu être évitées si tous les leviers de renseignements de l’État étaient activés».

 

«le président, mal conseillé…, a commis la grave erreur de…»

 

Et, montant au créneau, il ne cherche à passer par quatre chemins pour signaler que «le Président de la République, mal conseillé parce que mal entouré, a commis la grave erreur de valider, en juin 2012, le contrat d’exploration et d’exploitation du gaz et du pétrole des blocs de Saint Louis et de Kayar, initié par Karim Wade, sans réclamer au préalable toutes les informations utiles sur l’identité des personnes concernées». À ses yeux, «cette démarche lui aurait permis tout simplement d’écarter Franck Timis négativement connu des bases de données américaine et européenne, mais aussi, son frère, afin d’éviter le trafic d’influence».

Toujours de l’avis de Ngouda Fall Kane, «ce que nous paraît le plus surprenant, c’est le fait que le Président Macky Sall fasse fi du rapport d’enquête de l’inspection générale d’État qu’il avait lui-même commandité, rapport qui déconseillait vivement la validation de ce contrat Pétrotim-État pour violation flagrante des dispositions pertinente du code pétrolier». Dans une déclaration, il élève la voix en faisant savoir que «certains qui prétendent aujourd’hui que ce rapport qui, curieusement, circule dans le net, n’est jamais parvenu au chef de l’État, enfoncent davantage l’État en mettant à nu ses nombreux dysfonctionnent. Il est clair néanmoins que la responsabilité de tous ceux qui ont participé au processus de validation de ce contrat est entièrement engagée. Chaque niveau du processus devait être une étape de contrôle».

 

cafouillage au sommet

 

Dans son développement, il constate également que «le cafouillage au sommet de l’État et les conférences de presse inopportune d’Aliou Sall et de Ndèye Tické Ndiaye ont fini par installer le doute dans l’esprit des Sénégalais au point de corroborer les allégations du journaliste de Bbc. Il ne s’agit que de soupçons de corruption ou de détournement de fonds provenant d’un organe de presse et non de la justice anglaise ou d’un organe anglais de lutte contre la corruption». La conséquence de tout cela, «est de mettre en alerte toutes les organisations et autres associations européennes et américaines de lutte contre la corruption et ses infractions connexes, mais aussi, d’internationaliser la recherche de preuves contre Aliou Sall, frère d’une personnalité politiquement exposée».

Sans détours, il signale que «ce qu’il faut également déplorer, c’est la manipulation politicienne de l’affaire Franck Timis-Aliou Sall qui risque d’édulcorer la pertinence et la portée des résultats qui seraient ultérieurement obtenus». Des prises de position qui poussent M. Kane à affirmer que «l’État devrait utiliser la même démarche pour l’affaire des 29 milliards du Prodac dénoncé par un rapport de l’Igf et sur d’autres affaires longtemps dénoncées par les journalistes».

Dans la même veine, il dit que «l’État doit également prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de faire mener une enquête par l’Inspection générale d’État auprès de la Sde et du ministère de tutelle sur contrat d’affermage État-Suez, afin d’éviter d’autres surprises susceptibles de porter atteinte la réputation de l’État du Sénégal». Il termine en défendant que si «le président de la République peut inscrire son nom en lettre d’or dans l’histoire du Sénégal, il doit résolument s’engager à lutter efficacement contre la corruption et toutes les autres formes de criminalités financières.»

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