Pétrole et Gaz : LEGS-Africa réclame une enquête

L’affaire de la corruption révélée par la chaîne BBC qui secoue le Sénégal depuis quelques jours, continue de faire couler de la salive. Après plusieurs organisations et personnalités qui réclament la lumière dans cette affaire, c’est au tour de Legs-Africa de monter au créneau pour demander que le Procureur de la République s’autosaisisse de l’affaire. Ceci, pour ouvrir une enquête à l’endroit des mis en cause, à savoir Frank Timis et Aliou Sall. Non sans inviter «les citoyens sénégalais à s’associer et renforcer les initiatives en cours dans le but d’asseoir une défense collective de l’intérêt national et de préserver de toute spoliation les ressources pétrolières et gazières qui leur appartiennent». Élimane Haby Kane de rappeler également, dans une déclaration, que leur organisation a initié «des contacts avec des organisations britanniques et internationales pour faciliter l’ouverture d’une enquête judicaire au niveau du Royaume-Uni contre l’entreprise British Petrolum sur son implication dans les transactions commerciales tenues secrètes malgré les multiples dispositions du cadre juridique international et de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives». Autant de raisons pour défendre que «la gestion des contrats pétroliers au Sénégal commence à livrer ses secrets, particulièrement sur le cas du montage financier impliquant les compagnies pétrolières British Petrolum, Petro-Tim Ltd et Timis corporation de l’homme d’affaire Frank Timis et son collaborateur monsieur Aliou Sall, du reste, frère du Président de la République du Sénégal». M. Kane signale par la même occasion, que «depuis l’annonce d’importantes découvertes de pétrole et de gaz au Sénégal, des citoyens n’ont cessé de solliciter de la part du gouvernement une politique transparente et inclusive permettant au peuple sénégalais d’avoir une maîtrise de la gouvernance du secteur. Un secteur en plein essor qui présente de nouveaux enjeux à la dimension des récentes découvertes et autres promesses du potentiel du bassin sédimentaire».

CE QUE LE PRÉSIDENT MACKY SALL A SIGNÉ

Dans la même lancée, Legs-Africa fait remarquer que «l’octroi à l’entreprise Petro-Tim d’une licence d’exploitation du bloc de Saint-Louis, actuel gisement Grand Tortue Ahmeyim situé au nord des côtes sénégalaises, à la frontière avec la Mauritanie, avait suscité moult controverses». L’organisation fait aussi savoir que «ce contrat pétrolier finalement signé en 2012 entre l’État du Sénégal, représenté par le Président de la République, Monsieur Macky Sall, et Petro-Tim Ltd représenté par l’homme d’affaire Frank Timis, a ainsi fait l’objet de plusieurs dénonciations et d’initiatives judiciaires jusque-là, restées sans issue». Elle indique que «le 19 juin 2012, le Président Macky Sall avait signé les décrets 2012-596 et 2012-597 concernant les blocs de Cayar Offshore profond et  St Louis Offshore Profond et portant approbation du contrat de recherche et de partage au profit de Petro-Tim Limited qui s’était engagée pour des dépenses d’exploration à hauteur de 48 millions de dollars (24 milliards Cfa) sur le bloc de St Louis». Mieux, «le 23 août 2013, le Président Macky Sall signe deux décrets d’extension de la période initiale de recherche dont le décret 2013-1154 relatif au bloc de St Louis Offshore Profond. À cette date, les investissements   de la société Petro- Tim Limited étaient de  près de deux millions de dollars. Le 3 juillet 2014, Petro-Tim Limited a transféré à Timis Corporation Limited tous ses intérêts dans les contrats la liant à Petrosen, soit les 90%, qui, à son tour, conclut un accord de transfert  de 60% des intérêts de Timis Corporation à Kosmos Energy Limited. En 2017, Timis Corporation a cédé les 30% restants de ses parts au Major BP et se retrouve hors de l’actionnariat de l’affaire».
À en croire M. Kane et Cie, «les transactions autour de ce contrat ont fait l’objet de dénonciations et de plaintes de la part de l’entreprise concurrente Tullow Oil et d’acteurs politiques, de journalistes et de la société civile sénégalaise».

RAPPORT DE L’ITIE

Et, qu’«en réponse aux différentes sollicitations persistantes, le Premier ministre avait renvoyé les requérants au rapport de l’ITIE publié en novembre 2016». Ils terminent en clamant que «le rapport esquive la question, en mentionnant dès le début que les procédures convenues entre le comité national et l’administrateur indépendant n’ont pas pour objet d’effectuer un audit ou examen limité des revenus extractifs, ni de déceler des erreurs ou actes illégaux ou autres irrégularités, en dehors de la mission prévue dans les termes de référence de départ». Surtout que «depuis, les différents rapports de l’ITIE n’ont pas mentionné de transactions commerciales entre Timis Corporation et BP impliquant des retombées financières pour l’Etat du Sénégal.»

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