Retrait des hydrocarbures en 2015 : Ce qui dément Aliou Sall

Aliou Sall que la Bbc accuse d’être empêtré dans une histoire de corruption sur le pétrole et le gaz du pays, avait déclaré ne plus s’occuper des hydrocarbures au Sénégal depuis janvier 2015. Sa déclaration contraste avec certains constats.

Par Ndiogou CISSÉ

Aliou Sall dont l’implication dans la gestion de certaines affaires préjudicie à son frère, le Président Macky Sall, déclare avoir cessé de «s’occuper d’activités relatives aux hydrocarbures au Sénégal, depuis janvier 2015». En tant qu’administrateur de Timis corporation, il a fait cette déclaration à la suite de la controverse sur les contrats d’exploration du pétrole et du gaz au Sénégal. Se voulant plus explicite, Aliou Sall dit avoir pris cette option dans le but de «mettre à l’aise le président de la République». Il avait en même temps reconnu être intervenu pour le groupe en Gambie, au Burkina Faso ou en Côte d’Ivoire. De ses dires, Aliou Sall n’était donc plus censé être dans les hydrocarbures du Sénégal à partir de janvier 2015.

Or, lorsqu’en mars 2012, Macky Sall est élu sur la base de sa promesse de mettre un terme à la corruption dans le pays, un accord ayant été passé du temps de Me Abdoulaye Wade entre l’État et Frank Timis, le 17 janvier 2012, il a signé en juin 2012, au nom de la continuité de l’État, les décrets de la controverse. Le Président Sall mouille les Wade et éclabousse l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye. Mais ces derniers évoquent un rapport de l’Ige pour se blanchir. En tout cas, en juillet de la même année, Aliou Sall qui est consultant pour Frank Timis, est nommé «country manager» de Petro-Tim. Dans son contrat rendu public par la Bbc, qu’Aliou Sall n’a pas nié l’existence, ni le montant du salaire, il est révélé qu’il ne deviendra manager que lorsque le gouvernement sénégalais aura attribué les concessions à Petro-Tim.

Lui-même déclara que ce contrat avait pour objectif de «sécuriser» sa collaboration pour qu’il devienne «représentant du bureau une fois la procédure terminée». Le contrat révèle un salaire de 25.000 dollars mensuels (environ 22. 300 euros) pendant cinq ans, c’est-à-dire jusqu’en 2017, ainsi qu’une promesse de parts dans la compagnie, pour 3 millions de dollars. Si tel est avéré, Aliou Sall n’a donc pas cessé d’intervenir dans les hydrocarbures du Sénégal en janvier 2015 comme il l’a clamé.

Son nom revient également sur le montage de Sahel aviation, qui est pour les plateformes pétro-gazières ce qu’AHS était pour l’aéroport Léopold Sédar Senghor, et aujourd’hui, Senecartour pour l’Aibd. Autrement dit, c’est à Sahel aviation qu’il revient d’assurer le transport des personnes qui travaillent dans les plateformes. Pour rappel, l’affaire Petro-Tim est sous les feux de la rampe à  cause d’une enquête de la Bbc qui révèle qu’Aliou Sall aurait bénéficié d’un pot-de-vin en contrepartie de l’attribution de concessions pétrolières et gazières. Lors d’une conférence de presse à Dakar, le 3 juin 2019, Aliou Sall a déclaré : «Mon salaire, injustement révélé par la Bbc, est conforme à la pratique dans les milieux du pétrole et du gaz». Il a promis de porter plainte pour que cette affaire soit tirée au clair. On attend la suite.

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