Sar, Câble haute tension… : Ces bombes que l’Etat cautionne

Relai électrique PLAQUETTE NIGERIA

L’effondrement du collecteur de Hann – Fann à Hlm 4 remet sur la table la lancinante question de l’insécurité qui guette tous les jours les populations de la région du Cap Vert. La région de Dakar abrite des «bombes» qui méritent d’être désamorcées, car une petite étincelle risquerait de produire des dégâts gigantesques. Que Dieu nous en préserve !

Le collecteur de Hann-Fann draine plus de 60% des eaux usées du système d’assainissement appelé «Corniche ouest». Il caractérisé par sa vétusté et sa fragilité, car il est vieil de plus de 70 ans. À cela, il faut ajouter le fait qu’il est empiété par plus d’une cinquantaine de concessions (maisons, écoles, mosquées, commerces et autres), et fragilisé par une érosion mécanique et des attaques chimiques.

Le collecteur de Hann-Fann a une longueur estimée à près de 4 kilomètres. Depuis 5 jours, le collecteur de Hann-Fann est au-devant de l’actualité. À Hlm 4, le collecteur a cédé. Il s’est effondré. L’incident s’est produit sur une ruelle qui est très prisée par les habitants de ce populeux quartier de Dakar. Une situation qui a entraîné aussi une mobilisation générale des autorités.

Depuis lors c’est le ballet des autorités sur place. Hier, le Préfet de Dakar et le directeur de l’Office de l’assainissement du Sénégal (Onas) étaient sur les lieux pour démolir trois maisons, afin de pouvoir réfectionner la partie du collecteur endommagée. Mais, selon des estimations récentes des autorités, environs 200 concessions seraient construites sur le tracé du collecteur. Ce qui constitue une bombe à retardement, quand on sait que le collecteur draine des eaux usées de l’Onas. Donc, c’est la vie de milliers de personnes qui est menacée. Aujourd’hui, l’État doit-il continuer à observer cette «bombe» avec désintéressement, tout en sachant que le danger est imminent ? Avec sa vétusté, le collecteur mérite une réhabilitation totale. Ce qui nécessite la libération de l’emprise. Un projet qui va coûter sans nul doute beaucoup de milliards de Cfa. Vendredi 17 novembre 2017, un violent incendie avait ravagé le Pack Lambaye situé à l’entrée de Pikine, appelé «Bountou Pikine». Il n’y a pas eu de perte en vie humaine, mais les dégâts financiers sont évalués à des centaines de millions parties en fumée.

Le lendemain du sinistre, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, s’est dépêché sur les lieux, avec un chapelet de mesures. Parmi ces mesures, le déguerpissement de tous les garages de mécaniciens, de tôliers, de restaurants, de concessions et autres installés sous les câbles haute tension ; ceci, de Dakar à Rufisque en passant par Pikine. En effet, des milliers de personnes sont installées sous les câbles haute-tension surtout dans la banlieue. Pis encore, certaines maisons sont construites à hauteur. Et à chaque fois des cas d’électrocution sont enregistrés. À l’époque, Aly Ngouille Ndiaye avait annoncé un ensemble de mesures, mais rien de toutes ces mesures n’est encore exécutée et/ou respectée.

Thiaroye sur mer est «assise» sur une poudrière

Les habitants de la commune de Thiaroye sur mer sont sur le-qui-vive. Les 57.600 âmes de cette localité sont en «sursis». Cette commune abrite en son sein plus d’une vingtaine d’usines qui causent des nuisances énormes aux populations. Depuis une dizaine d’année, le Collectif des habitants de la Cité Famara Ibrahima Sagna se bat becs et ongles pour la délocalisation de l’Usine Senchim.

Selon les habitants, cette usine est la source de tous leurs maux sur le plan de la santé, de l’environnement etc. Mais s’il n’y avait que les usines, les populations de Thiaroye sur mer allaient pousser un grand ouf de soulagement. Les Pipelines de la Société africaine de raffinage (Sar), qui traversent le village Lébou, constituent une «bombe» à désamorcer. Comme le collecteur de Hann-Fann, des maisons, des mosquées, des écoles et autres concessions sont construites sur les pipelines de la Sar.

En début de l’année 2018, les populations ont frôlé le pire. Une conduite de la Sar s’était endommagée. Ce qui avait entraîné un mélange de l’eau des robinets avec l’essence. Pendant quatre jours, les populations étaient obligées de se ravitailler en eau potable dans d’autres localités. Les pipelines de la Sar sont des réserves de carburant. Mais toutefois, elles sont vétustes. La société, dans son plan de modernisation des conduites, avait promis de réhabiliter le réseau des installations, et aujourd’hui, force est de constater que cela nécessite des moyens colossaux, évalués à des dizaines de milliards Cfa.

Les courts circuits «électrocutent» les commerçants Sénégalais

Entre fin 2017 et début 2019, les incendies n’ont de cesse de ravager les marchés au Sénégal. De Dakar à Ziguinchor, en passant par la banlieue et Kaolack, de nombreux marchés ont été ravagés par vulcain. Les pertes financières sont chiffrées à des centaines de millions Cfa. Mais à chaque fois que les dieux du feu se sont signalés, les courts circuits ont été pointés du doigt par les victimes. Des courts circuits qui sont l’œuvre des commerçants même, car dans nos marchés règne une véritable anarchie, un laisser-aller inqualifiable, avec des branchements clandestins de courant qui frise l’insouciance. Les autorités, en l’occurrence le chef de l’État, ont annoncé un plan d’urgence pour réhabiliter les marchés. Mais jusqu’à présent, aucun acte concret n’est posé dans ce sens.

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