Une querelle de co-locataires se termine à la barre

Les nommées Mame Ndack Bâ, Maguette Diabaye et Coumba Diop, comparaissaient hier devant la barre du Tribunal correctionnel de Pikine-Guédiawaye. Les prévenues étaient poursuivies pour les incriminations de coups et blessures réciproques. Les faits ont eu lieu à Yeumbeul. C’est dans la banlieue dakaroise.

Tout est parti d’une altercation entre Mame Ndack et Coumba Diop. «J’étais dans la cuisine commune en train de préparer le repas. Coumba Diop est venue se mettre devant mon fourneau. Je lui ai demandé de céder le passage. Elle a fait la sourde oreille. J’ai alors déplacé le fourneau un peu plus loin pour éviter des histoires. Contre toute attente, elle s’est levée et a repoussé violemment le fourneau. La casserole qui contenait de l’huile chaude est tombée non loin de ma position. Ma mère Maguette Diabaye est intervenue pour raisonner Coumba Diop. Celle-ci m’a alors insultée. Je lui ai rendu son insulte. Pour éviter que la situation ne dégénère, ma mère m’a demandé d’aller dans ma chambre. Je me suis retournée pour partir. C’est à cet instant précis que Coumba Diop m’a assommé avec une cuillère en fer. Je suis tombée et j’ai perdu connaissance», a déclaré Mame Ndack Bâ, à la barre.

La dame Coumba Diop a reconnu en partie les faits qui lui sont reprochés. Toutefois, elle a précisé que c’est Mame Ndack Bâ qui est à l’origine du problème. «Elle s’était installée au milieu de la cuisine. Quand je lui ai demandé de déplacer ses effets, elle m’a abreuvé d’injures. Je lui ai répondu que si elle recommençait, j’allais m’occuper de son cas. Avant que je ne comprenne, elle s’est jetée sur moi. Nous nous sommes battues. Sa mère (Maguette Diabaye) est venue à sa rescousse. Elle m’a empoigné le cou comme si elle voulait m’étrangler. Pendant ce temps, sa fille me rouait de coups. Me sentant prise au piège, j’ai alors ramassé une grande cuillère de cuisine qui traînait par terre. J’ai frappé Mame Ndack à la tête avec cet ustensile de cuisine», a dit Coumba Diop à l’instruction d’audience. Elle livrait ainsi sa version des faits.

À l’interrogatoire de confrontation, toutes les parties ont campé sur leur position. Dans ses effets de manches, Maître Ndiaga Dabo, l’avocat de Mame Ndack Bâ et de Maguette Diabaye (respectivement fille et mère) a émis des réserves sur les trois certificats médicaux de la dame Coumba Diop. «C’est une bataille de femmes», a-t-il dit. C’est la raison pour laquelle il a plaidé la relaxe pure et simple de ses clientes. Et ce, pour délit non constitué. Selon lui, dans cette affaire, c’est plutôt ses clientes les véritables victimes. Pour étayer ses propos, la robe noire estime que c’est Coumba Diop qui a exercé des violences à l’encontre de Mame Ndack Bâ et Maguette Diabaye. Pour lui, les faits sont constants. C’est pourquoi, il a demandé à ce qu’on alloue à ses clientes chacune la somme d’un million Cfa, en guise de dommages et intérêts pour toutes causes de préjudices subis.

L’avocat de Coumba Diop qui est vite monté au créneau, a demandé que la partie adverse soit déboutée de sa constitution de partie civile dans cette affaire. «On nous demande un million. Et on dit qu’on ne bat pas monnaie», a-t-il martelé. Il a en outre demandé au tribunal de ne pas entrer en voie de condamnation à l’encontre de sa cliente Coumba Diop.

Le tribunal, statuant publiquement et contradictoirement en matière correctionnelle, a renvoyé Mame Ndack Bâ des fins de la poursuite (relaxe). Par contre, Maguette Diabaye et Coumba Diop ont été condamnées respectivement à deux mois avec sursis et à 45 jours ferme.

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