Au Brésil, le rempart des femmes contre l’extrême droite

Women holds a sign that reads "Not Him" during demonstrations against presidential candidate Jair Bolsonaro in Brasilia, Brazil September 29, 2018. REUTERS/Adriano Machado

Face au discours misogyne, raciste et homophobe du candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro, le vote des femmes est un enjeu central du scrutin du 7 octobre.

Ludmilla Teixeira, 36 ans, estime n’avoir fait que « gratter une allumette sur un baril de poudre ». Modeste, la trentenaire espère pourtant faire basculer l’élection présidentielle au Brésil. « Impulsive », « féministe » et « anarchiste », cette résidente de Salvador de Bahia, capitale régionale du Nordeste brésilien, est à l’origine de la page Facebook « Mulheres unidas contra Bolsonaro » (les femmes unies contre Bolsonaro).

Un mouvement qui a fédéré l’indignation de 3,9 millions de femmes sur le réseau social ­contre Jair Bolsonaro, le candidat d’extrême droite, obtenant l’adhésion de stars telles que Madonna et provoquant des manifestations monstres dans tout le pays, samedi 29 septembre. Aux cris de « Ele Nao » (pas lui) les femmes ont affiché leur profond rejet du discours grossier, misogyne, raciste et homophobe du candidat. « Il y avait tant de monde ! J’en ai pleuré », confie Mme Teixeira, sûre que les femmes sont à même d’empêcher la victoire du candidat honni.

Pour certains analystes, ces manifestations constituent un tournant historique, témoin de l’implication grandissante des femmes en politique. En 2014, seules 9 % se disaient intéressées par les élections ; en 2018, la proportion a plus que doublé à 20 %, souligne une enquête de l’institut Hello rendue publique en septembre. « L’engagement politique des femmes est devenu un phénomène social de résistance », écrit le politologue Mathias de Alencastro, dans le quotidien Folha de Sao Paulo du 1er octobre.

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