Nucléaire iranien : Airbus, Boeing, Total… les grands perdants du retrait américain

La décision, mardi, du président Donald Trump de retirer les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien et de rétablir les sanctions vis-à-vis de Téhéran affecte de grandes entreprises comme General Electric, Boeing, Airbus ou Total.

Seule une poignée de sociétés avait le feu vert du Trésor américain pour commercer avec l’Iran depuis la levée d’une partie des sanctions internationales, en 2015. Mais ce privilège est déjà caduque. Le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien, annoncé mardi 8 mai par Donald Trump, accorde 90 à 180 jours aux entreprises pour résilier leurs anciens contrats avec l’Iran avec l’interdiction d’en conclure de nouveaux.

Airbus et Boeing

Parmi les grands perdants du retrait américain : les constructeurs aéronautiques, en première ligne du commerce avec Téhéran qui cherche à remplacer sa flotte vieillissante. Boeing et Iran Air, la compagnie nationale iranienne, avaient ainsi signé en décembre 2016 leur plus gros contrat depuis près de 40 ans, portant sur l’achat de 80 appareils d’une valeur de 16,6 milliards de dollars. Mais la livraison des premiers appareils, qui était prévue pour fin 2018, avait été reportée.

L’avionneur américain avait également finalisé un contrat d’une valeur de 3 milliards de dollars portant sur la vente de 30 appareils 737 MAX à la compagnie aérienne iranienne Aseman. La livraison était prévue entre 2022 et 2024. Boeing, dont la licence courait jusqu’à 2020, avait indiqué que ces contrats devaient permettre de soutenir des “dizaines de milliers” d’emplois aux États-Unis. Mais il a néanmoins indiqué mardi qu’il se conformerait à la décision de la Maison Blanche de rétablir les sanctions.

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De son côté, Airbus a enregistré des commandes de compagnies aériennes iraniennes (Iran Air Tour, Zagros Airlines) pour 100 avions au total, dont des A320neo, pour un montant de 20,8 milliards de dollars sur la base des prix catalogue. L’avionneur européen a des usines aux États-Unis, et un nombre important de pièces installées dans ses appareils sont fabriquées sur le sol américain, ce qui soumet automatiquement Airbus aux sanctions américaines.

General Electric, Total

Le secteur de l’énergie n’est pas épargné. Des filiales de GE installées hors des États-Unis ont reçu, depuis 2017, des contrats totalisant des dizaines de millions de dollars pour vendre à l’Iran des équipements et machines industrielles nécessaires dans l’exploitation des gisements gaziers et le développement des produits pétrochimiques, selon le dernier rapport du conglomérat industriel américain publié le 1er mai.

La major pétrolière française Total, associée au groupe chinois CNPC, a quant à elle signé un accord portant sur un investissement de 5 milliards de dollars pour exploiter le gisement South Pars. Total avait prévenu que le maintien de cet accord dépendait de la position de Washington sur le nucléaire iranien.

Volkswagen, Renault, PSA

L’industrie automobile est également affectée. Volkswagen a annoncé en 2017 qu’il allait recommencer à vendre des voitures en Iran, une première depuis 17 ans. Déjà englué dans l’affaire des moteurs diesel truqués, le groupe allemand devrait choisir entre l’Iran et les États-Unis, deuxième marché automobile mondial.

Le français Renault, qui a vendu plus de 160 000 voitures en Iran l’an dernier pourrait aussi être touché en raison de la présence aux États-Unis de Nissan. Son compatriote PSA a évoqué l’an dernier un accord de distribution pour la marque DS en Iran et des discussions pour d’autres partenariats. Il y est particulièrement bien implanté et jouit d’une part de marché de 30 %. Absent des États-Unis depuis 1991, PSA a indiqué en janvier songer à lancer un service d’autopartage dans une ou deux villes américaines. Renoncera-t-il à ce projet ou quittera-t-il l’Iran ?

Compagnies aériennes et groupes hôteliers

British Airways et Lufthansa, qui avaient repris des vols directs vers Téhéran, vont devoir mettre fin à ces lignes si elles veulent continuer à opérer librement des vols transatlantiques. Il en va de même pour l’hôtelier français Accor, qui a ouvert un hôtel en Iran en 2015, de la chaîne espagnole Melia Hotels International et du groupe émirati Rotana Hotels, qui ont fait part de leurs projets de s’implanter en Iran.

Le secrétaire américain au Trésor, Steve Mnuchin, a indiqué, mardi, que certaines compagnies pourraient obtenir des dérogations ou de nouvelles licences dans les trois prochains mois, sans donner davantage de précisions sur les compagnies en question. “C’est quelque chose que nous allons étudier au cas par cas, mais, d’un point de vue global, le but est d’appliquer à tous les sanctions”, a déclaré le secrétaire au Trésor, précisant que le but de l’administration américaine était d’empêcher l’Iran d’accéder au système financier des États-Unis.

2 Commentaires

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