Selon Dr Cheikh Gueye , le dialogue national, lancé le 26 avril dernier, a permis de réunir acteurs politiques, experts et représentants de la société civile autour de 38 points de discussion. « Sur ces 38 points, plus de 30 ont fait l’objet d’un consensus entre les différentes composantes, ce qui montre l’esprit de responsabilité et de dépassement des participants », a déclaré Dr Cheikh Guèye. Parmi les thématiques abordées figurent l’organisation des élections, le statut des partis politiques, l’accès aux médias, la gouvernance des ressources naturelles, le financement des partis, et la réforme des organes de régulation.
Vers un passage législatif des recommandations
Dr Guèye a révélé que le président Bassirou Diomaye Faye s’est engagé à faire suivre les conclusions du dialogue d’actes concrets : « Le Président va mettre en place, dès cette semaine, un Comité ad hoc qui se chargera de transformer les recommandations du dialogue en projets de loi qui seront transmis à l’Assemblée nationale. »
Il a également précisé que le chef de l’État publiera dans les prochains jours un décret officialisant cette nouvelle phase du processus.
Des divergences assumées, mais pas bloquantes
Si l’essentiel des points a été validé par consensus, certaines questions demeurent en suspens. Il en est ainsi du statut du chef de l’opposition ou encore de l’article 87 de la Constitution relatif à la répartition des pouvoirs entre les institutions. Sur ces sujets sensibles, Dr Guèye précise qu’ils feront l’objet de discussions ultérieures : « Le Président a clairement indiqué que ces désaccords ne constituaient pas une impasse. »
Pour une transparence accrue dans la vie politique
Un des volets majeurs du dialogue concerne la transparence du financement politique et la gouvernance des ressources naturelles. « Nous voulons rompre avec les financements opaques. Si les partis politiques publient leurs comptes et justifient leurs ressources, cela renforcera la confiance entre citoyens et institutions », a soutenu le facilitateur général.
Sur la question des ressources naturelles, souvent critiquée pour sa gestion opaque, il affirme : « Il faut donner de la visibilité sur les revenus, les contrats et les répartitions. C’est une exigence forte des citoyens. »
À l’opposition sceptique, une réponse ferme
Interrogé sur les critiques de certains acteurs politiques qui dénoncent un simple exercice de communication, Dr Guèye répond sans détour : « C’est leur droit. Mais ceux qui ont participé savent qu’il y a eu des discussions franches, directes, sans tabou. Et les résultats sont là. »
Pour lui, les avancées issues de ce dialogue marquent une étape importante vers une réforme en profondeur du système politique sénégalais, à condition que les engagements pris soient respectés.