La ménopause ne se résume pas aux bouffées !

Les bouffées de chaleur sont souvent le signe le plus démonstratif de l’annonce, puis des premiers temps de la ménopause : elles sont toutefois ­rarement isolées et les autres signes, moins « bruyants », mais parfois plus durables, doivent aussi être pris en compte pour plus de confort.

Le feu des projecteurs

Cette période de plus grande vulnérabilité physique et psychique a fait l’objet d’un rapport circonstancié, remis au gouvernement par la députée Stéphanie Rist le 9 avril dernier, assorti de propositions, promesses d’actions concrètes dans les deux ans. Avec au moins 14 millions de femmes concernées en France et 500 000 nouvelles chaque année, l’enjeu est énorme. Sans volonté politique, la prise en charge de ces femmes est habituellement réduite à la partie la plus visible de cet iceberg, les bouffées de chaleur, que l’on ­évo­­­que dans le cabinet du médecin exclusivement. Or, la plupart des médecins traitants (« qui, en Île-­de-France, par exemple, sont plutôt des hommes en fin de carrière », souligne le Pr Ceccaldi) sont peu sensibilisés à la question et ne réalisent pas toujours le suivi. Pourtant, la grande majorité (80 %) de ces patientes souffrent au moins d’un symptôme (bouffées pour 50 %) en plus de l’arrêt des règles depuis un an qui définit médicalement la ménopause.

 

Consultation à mi-vie

« Une consultation spécifique à mi-vie, donc vers 45 ans, pourrait ainsi être prochainement instaurée. Une consultation longue, d’explications, d’orientation, assurée par le médecin traitant, un gynéco­lo­gue ou une sage-femme, qui per­met­trait ­d’envisager l’aspect médical (gynéco­­logique, cardiovas­culaire, ostéo-­articulaire), les moyens d’atténuer les premiers symptô­mes et les répercussions éventuelles au travail ou en famille », annonce le Dr Vallée. « L’objectif étant ici une prise en char­ge personnalisée, à la mesure des plaintes et non sur le modèle “un problème, une solution” qui prévalait autrefois, pour toutes les femmes et tous les symptômes de la ménopause »,  insiste le Pr Ceccaldi. C’est pourquoi, le traitement hormonal de la ménopause (THM), s’il est justifié, n’est envi­sageable que dans les toutes premiè­res années suivant l’arrêt définitif des règles, et avant 60 ans, au risque, sinon, de prendre un risque vasculaire (acci­dents coronariens ou cérébraux).

Sur mesure

Le THM est indiqué quand les bouffées de chaleur sont handicapantes, et plus volontiers en cas de risque osseux associé, familial ou personnel (une ostéoporose avérée et/ou des antécédents de fracture lors d’événements « mineurs »). Et ce, pour la durée la plus courte possible. Pour tous les autres symptômes de la ménopause (humeur maussade, sommeil perturbé, séche­resse des muqueuses, etc.), des solutions existent, à adopter au cas par cas et à assembler comme un puzzle. Une consultation de suivi régulièrement (au moins une fois par an), est indispensable pour réévaluer les effets bénéfiques et indésirables des traitements et soins proposés. Une surveillance d’autant bienvenue que les maladies cardiovasculaires sont, indépendamment de la période autour de la ménopause, la première cause de décès des femmes en France, en raison de la hausse des facteurs de risque qui ne les épargnent plus : tabagisme, surpoids, hypertension artérielle et diabète, entre autres.