Face à une situation économique tendue et à des attentes sociales pressantes, le président Bassirou Diomaye Faye semble avoir fait le choix de l’apaisement, de la réconciliation
nationale et de la paix sociale. Une posture présidentielle qui tranche de plus en plus avec celle de son Premier ministre Ousmane Sonko, engagé dans une logique de règlement de comptes et de dénonciations tous azimuts, perçue en effet comme une chasse aux sorcières. Les deux anciens compagnons de lutte, aujourd’hui à la tête de l’exécutif, paraissent de moins en moins en phase. Tandis que le chef de l’État s’efforce à ras-
sembler et à gouverner au nom de l’intérêt général, son Premier ministre semble animé par des priorités personnelles, parfois clivantes. Dans ce contexte, un remaniement ministériel s’impose comme une nécessité pour clarifier la ligne politique du gouvernement.
Toutefois, fidèle à sa discrétion et à sa stratégie, Diomaye Faye n’envisagerait pas de limoger Sonko, évitant ainsi de lui offrir l’occasion de se poser en victime et de rallier des soutiens émotionnels. La balle est donc dans le camp de Sonko, qui, face à la réalité du
pouvoir, devrait par principe, acter sa démission pour cohérence politique. C’est seulement ainsi qu’il mettrait à l’aise son ami de président ! Le Sénégal est à un tournant:
le choix entre confrontation et cohésion déterminera l’efficacité du nouveau régime.
Avec le Journal en Relief