Incarcéré à la prison de Reubeuss, Khalifa Rappeur a brisé le silence à travers un message transmis par son avocat, Me Tanor Diamé, et relayé sur les réseaux sociaux. Dans ce témoignage poignant, le jeune activiste exprime un profond sentiment d’abandon et de trahison, malgré son engagement déclaré en faveur du changement.
« Ils m’ont abandonné. Je me sens trahi. Toutes les déclarations que j’ai faites visaient à alerter les autorités. Je me suis battu pour le changement, et mon père s’est énormément sacrifié pour le Projet », déclare-t-il, en référence à son défunt père, Me Khoureychi Ba, figure emblématique du combat pour les droits et la justice au Sénégal.
Ce qui semble particulièrement le heurter, c’est le silence des autorités du nouveau régime, qui, selon lui, n’ont manifesté aucune solidarité depuis son arrestation. « Aucune autorité n’est venue me rendre visite depuis mon incarcération », regrette-t-il. Il évoque également avec amertume la récente visite d’Ousmane Sonko à d’autres détenus politiques, notamment Azoura et Kaïré, sans qu’il ne soit, lui, contacté : « J’ai espéré qu’il s’enquerrait de ma situation, lui qui a traversé tant d’épreuves aux côtés de mon père ».
Pour Me Tanor Diamé, la situation est inacceptable. Il estime que Khalifa Rappeur mérite un soutien clair, au regard de son combat et de l’héritage militant laissé par son père. « Il est regrettable que des jeunes qui se sont engagés pour des idéaux soient laissés pour compte une fois la bataille institutionnelle remportée », a-t-il martelé.
Alors que la question des prisonniers d’opinion reste sensible dans le pays, cet appel de Khalifa Rappeur résonne comme une interpellation directe au pouvoir en place, sur fond de désillusion et de solitude.