Secteur public: corruption, coût du service et délais, ces contraintes décriées par les usagers

Lors de la présentation, le professeur Serigne Ahmadou Gaye, membre du Comité chargé de l’élaboration du rapport sur les concertations nationales pour la Réforme du Service public (Coref) a levé le voile sur les principales critiques formulées par les usagers. Selon lui, les citoyens déplorent les pratiques corruptives, les lenteurs administratives, le manque d’information, etc.

Des files d’attente interminables, des documents exigés à répétition, des frais officieux et un accueil parfois déconcertant, etc., le service public, dans sa forme actuelle, semble de plus en plus mal perçu par ses usagers. C’est ce qui ressort des concertations nationales sur la réforme du service public dont le rapport général a été présenté, hier, à Dakar. Selon le Professeur Serigne Ahmadou Gaye, membre du Coref, les citoyens interrogés ont déplorés plusieurs difficultés. « S’agissant des réclamations des citoyens sur le service public, plusieurs motifs d’insatisfaction ont été recensés. Parmi les plus fréquents figurent les délais de traitement excessifs, la multiplication des documents exigés, l’absence de prise en charge effective des demandes, ainsi que la perception de frais informels », déclare-t-il.

Il estime que les citoyens jugent d’abord les procédures administratives souvent trop longues « 95,66% des personnes interrogées jugent les démarches trop longues et 87 % estiment qu’elles sont inutilement complexes. C’est un constat qui est partagé tant au Sénégal que dans la diaspora, où les retards de traitement et le manque de clarté sont décriés. Les usagers déplorent le fait qu’on leur demande les mêmes papiers dans tous les services », a-t-il fait savoir. Les contraintes décriées par les citoyens sont liées également au coût du service public. Bien que la gratuité soit un principe, de nombreux citoyens dénoncent des frais déguisés ou informels. Serigne Ahmadou Gaye, a assuré que selon les données du rapport, près de la moitié des usagers estiment que les services sont « chers» ou « très chers».

Mais selon lui, c’est la corruption qui a suscité les réactions les plus vives. « Si vous agrégez les statistiques des réponses recueillis entre : très grave, grave et moyennement grave, nous sommes presque à 90% de pratiques corruptives notés par les usagers », fait savoir M. Gaye. Il estime que les Sénégalais ont déploré également les formes corruptives émergentes qui ont été engendrées par la digitalisation. « Je pense que c’est une question qui mérite d’être posée, puisqu’il y a d’autres services prestataires parallèles, qui font irruption avec la digitalisation, qu’il faudra prendre en compte », a-t-il dit.