Maxim, qui vit à Soueïda, a passé son week-end à préparer un potentiel départ. « Nous avons vraiment très peur du futur, de ce qu’il va se passer dans les prochains jours », confie-t-il. Dans l’ouest de la province syrienne, au moins quatre personnes ont été tuées dimanche lors d’une reprise des affrontements, alors qu’un cessez-le-feu avait mis fins aux combats entre les factions armées druzes, les clans bédouins et les forces gouvernementales deux semaines plus tôt.
La situation demeurait instable, mais désormais, avec le regain tensions, bien des habitants se tiennent prêts à évacuer. Dimanche, les factions armées druzes ont pris possession de l’axe de Tal Hadid, un point stratégique à l’ouest de la ville de Soueïda, finalement récupéré par les forces gouvernementales. Toute la matinée, des bruits d’explosions et de rafales ont retenti.
Beaucoup souhaitent partir… mais ne peuvent pas
Dans ces conditions, beaucoup souhaitent partir, explique Hind, une journaliste locale. Mais tout le monde ne peut pas se le permettre. « Le problème, c’est l’essence, explique-t-elle. La plupart des habitants ne peuvent pas se rendre jusqu’au check-point, car il n’y a plus d’essence dans la ville. Quelques évacuations sont organisées par le croissant rouge, mais avec une capacité limitée. Les gens qui veulent partir doivent souvent attendre plusieurs jours pour avoir une place. »
Autre point d’inquiétude majeur, la fermeture du corridor humanitaire reliant Soueïda au reste du pays. Suite aux derniers combats, ce dernier a été momentanément clos, avant d’être rouvert, lundi. Mais aucune aide n’a encore réussi à passer, assure Maxim, qui craint que cela mène « à un point de rupture et une réelle crise humanitaire. » Depuis le début des combats il y a deux semaines, près de 225 000 personnes ont été directement affectées. 173 000 personnes ont, elles, été déplacées.