Thaïlande et Cambodge annoncent la prolongation de leur accord de cessez-le-feu

Cambodian soldiers sit at Preah Vihear temple after a brief clash with Thai troops early February 5, 2011. Thai and Cambodian soldiers exchanged fire for a second day on Saturday in a brief clash that killed at least one Thai soldier, the latest flare-up in a long-running feud over land around the 11th-century temple, known to Cambodians as the Preah Vihear temple, and known to the Thais as Khao Phra Viharn. REUTERS/Pheara (CAMBODIA - Tags: CIVIL UNREST POLITICS MILITARY RELIGION)

Ce sont au moins 43 personnes qui ont été tuées dans une série d’affrontements fin juillet 2025, lorsqu’un différend de longue date entre Thaïlande et Cambodge sur des temples frontaliers a dégénéré en combats sur leur frontière commune de 800 kilomètres. Un cessez-le-feu avait finalement été négocié le 28 juillet à minuit par le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim président du bloc régional de l’Asean – après des pressions exercées par le président américain Donald Trump et une équipe de médiateurs chinois.

Escarmouches

Cet accord prévoyait l’arrêt des tirs, puis une réunion des commandants régionaux des deux pays voisins, avant que des responsables de la défense thaïlandais et cambodgiens ne tiennent trois jours de pourparlers à Kuala Lumpur, qui se sont conclus, ce jeudi 7 août par une déclaration conjointe. « Les deux parties conviennent d’un cessez-le-feu concernant tous types d’armes » contre « des civils, des biens privés ainsi que des objectifs militaires de l’une ou l’autre partie », et « dans toutes les zones » frontalières, selon le texte de l’accord, qui « ne doit être violé dans aucune circonstance ». Lors des premiers jours suivant le cessez-le-feu, la Thaïlande et le Cambodge s’étaient mutuellement accusés de violer l’accord avec des escarmouches limitées.

La déclaration conjointe signée par le vice-ministre thaïlandais de la Défense Natthaphon Nakpanit et le ministre cambodgien de la Défense Tea Seiha précise que les deux pays vont poursuivre le gel des mouvements et des patrouilles de troupes frontalières. « Nous sommes ici pour organiser la mise en oeuvre du cessez-le-feu afin de mettre fin aux effusions de sang et aux souffrances des soldats et des civils des deux côtés », a déclaré Tea Seiha aux journalistes. « Ces étapes, poursuit-il,  posent les bases nécessaires pour restaurer la confiance mutuelle et la normalité entre nos deux pays ».

« Réduire les tensions »

Une nouvelle réunion a été programmée dans le mois à venir et les deux pays ont accepté « de s’abstenir de diffuser des informations erronées, afin de réduire les tensions ». « Pour que nos discussions d’aujourd’hui aboutissent à des résultats concrets, les deux parties doivent faire preuve de coopération et de sincérité », a déclaré pour sa part le général Natthaphon aux journalistes.

Les temples contestés sont revendiqués par les deux voisins en raison d’une démarcation vague établie par les administrateurs coloniaux français du Cambodge en 1907. Les affrontements de juillet 2025 ont été les plus meurtriers dans la région depuis plus d’une décennie et ont forcé plus de 300 000 personnes à fuir les zones de combat des deux côtés de la frontière.