La maladie de Parkinson, la recherche en mouvement

Si le nombre des cas de cette maladie neurodégénérative augmente rapidement, la recherche est heureusement en effervescence. Rapport d’étapes à la veille de la Journée mondiale qui lui est consacrée, le 11 avril.

Au cours de sa vie, 1 personne sur 50 ­développera la maladie de Parkinson, ­caractérisée par une perte progressive des neurones dopaminergiques. Or, la dopamine, un neurotransmetteur qui permet la ­circulation d’informations d’un neurone à l’autre, joue un rôle essentiel dans le mouvement, le plaisir, la motivation, ce qui explique les différents ­symptômes, parfois moins connus, de la maladie (troubles moteurs, mais également du sommeil, ­fatigue, dépression, constipation, etc.).

Traitements « substitutifs »

Les traitements actuels sont uniquement symptomatiques : ils ne guérissent ni ne ralentissent la ­progression de la pathologie, mais atténuent les symptômes – tremblements, lenteur et rigidité au premier plan – en élevant les niveaux de dopamine dans le cerveau.

On recourt soit à un précurseur de la dopamine, la lévodopa, le plus ancien médicament du Parkinson, soit à un ­agoniste de la dopamine qui stimule les récepteurs de la dopamine dans le cerveau, soit encore à un traitement qui freine la dégradation du neurotransmetteur dans le cerveau. L’un ou les autres, lévodopa ou agoniste pouvant être combinés selon leurs effets positifs… et indésirables. Le principal, les fluctuations d’efficacité, qui se produisent après quelques années, sont liées aux variations des niveaux de dopamine dans le sang une fois le médicament ingéré : la ­réapparition des signes moteurs, qui sont les marqueurs des phases off, dès que les niveaux de dopamine sont insuffisants, oblige à des prises répétées. « Quoi qu’il en soit, le traitement est unique pour chaque patient », souligne la directrice scientifique de l’association France Parkinson, ­Marie Fuzzati.

À un stade avancé

Beaucoup de progrès ont été réalisés à un stade avancé de la maladie pour réduire les fluctuations quand le traitement fonctionne peu (Off) ou trop, axés sur le mode d’administration de la molécule (de son précurseur ou de l’agoniste, puis­que la dopamine ne peut entrer directement dans le cerveau en raison de la barrière hémato-encéphalique). Il existe maintenant des pompes exter­nes à apomorphine (un agoniste) par perfusion sous-cutanée au niveau de l’abdomen, et, depuis novembre 2024, une pompe de lévodopa.

À l’étude encore, parce qu’en cours de validation après des résul­tats prometteurs, l’administration cérébrale continue (circadienne, en fonction du niveau d’activité) de dopamine non oxy­­dée à l’aide d’une pompe doseuse implantée sous la peau au niveau de l’abdomen et reliée à un fin cathéter placé dans le cerveau.

Enfin, la compréhension des ano­malies électriques aux mouvements ­a­utorise une stimulation cérébrale pro­fonde « adaptative » selon l’activité, anticipant les périodes de blocage.