Moussa Tine alerte sur les dangers d’une crise politique au sommet de l’État et plaide pour une gouvernance économique plus équilibrée, centrée sur la baisse du prix du carburant. Le président de l’Alliance démocratique « Pencco » critique le Plan de redressement économique et social (Pres) du Premier ministre Ousmane Sonko, qu’il juge trop dépendant de la fiscalité.
Invité de l’émission « Face au Jury » sur PressAfrikTvhd, l’ancien député a mis en garde contre une éventuelle rupture entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre. Selon lui, un tel scénario rappellerait la crise institutionnelle de 1962 entre Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia, qui avait profondément marqué la vie politique sénégalaise. Il rappelle que, depuis cet épisode, les pouvoirs présidentiels ont été renforcés pour éviter toute confusion au sommet de l’État. « Le Président reste la clé de voûte des institutions et toute tentative de dualité du pouvoir est vouée à l’échec. Le Président est l’homme fort qui gagne toujours », a-t-il insisté.
Sur le plan économique, Moussa Tine dénonce l’orientation du Pres, fondée sur une forte pression fiscale. « On ne gère pas un État sous le réflexe de la fiscalité », affirme-t-il. Selon lui, une fiscalité excessive risque d’asphyxier les entreprises, de réduire leurs investissements et leurs recrutements, et de provoquer des licenciements massifs. Cette situation entraînerait une baisse du pouvoir d’achat, une diminution de la consommation et, in fine, une chute des recettes fiscales de l’État. « L’économie est une chaîne et l’austérité n’est pas une solution », prévient-il.
Pour relancer l’économie, il propose une baisse immédiate du prix du carburant, estimant que le Sénégal, désormais producteur de pétrole, ne devrait plus maintenir les tarifs actuels. Une telle mesure, selon lui, réduirait automatiquement le coût de l’électricité, du transport et des produits de première nécessité. « Il est inadmissible de payer le carburant au même prix qu’avant l’exploitation de notre pétrole », conclut-il.