Plus d’une décennie après l’éclatement du scandale, l’affaire Arcelor Mittal refait surface avec fracas devant la justice sénégalaise. Selon des informations révélées par Libération, le doyen des juges d’instruction du premier cabinet du tribunal hors classe de Dakar a Ils devront comparaître, dans un premier temps, en qualité de témoins dans une procédure aux ramifications multiples.
L’enquête ouverte par le parquet de Dakar vise des faits présumés d’association de malfaiteurs, corruption, escroquerie, blanchiment et complicité. L’État du Sénégal, partie civile dans ce dossier, avait directement attaqué Arcelor Mittal Holdings Ag et plusieurs de ses filiales impliquées dans l’exploitation minière et les infrastructures.
Le point névralgique de l’affaire reste l’accord transactionnel signé le 30 mai 2014 entre l’État du Sénégal et Arcelor Mittal. À l’époque, ce deal avait profondément divisé l’opinion publique : pour certains, il symbolisait une reddition face au géant de la sidérurgie mondiale ; pour d’autres, il constituait une sortie de crise nécessaire après des années de bras de fer juridique.
Autre zone d’ombre rappelée aujourd’hui : la disparition des représentants d’Arcelor Mittal au moment où la Division des investigations criminelles (DIC) devait leur notifier des convocations. Une fuite qui avait laissé la procédure dans l’impasse.