Les HPV, virus universels parfois tenaces

La presque totalité des jeunes filles et garçons entrera en contact avec ces virus au tout début de sa vie sexuelle. Certains de ces papillomavirus (HPV), oncogènes, déterminent la survenue de cancers à l’origine de la totalité de ceux du col et d’une part non négligeable des cancers ORL, de l’anus, etc., mais aussi de verrues génitales. Un cancer ne peut toutefois se développer que si les HPV persistent sur place.

Souvent fugaces

« 90 % des personnes contaminées voient ces virus disparaître naturellement dans les années qui suivent l’infection », rassure le Dre Julia Maruani, gynécologue. On sait que le vaccin protège des lésions précancéreuses – et a fortiori des cancers – du col, des cancers de l’anus sûrement, des cancers ORL aussi, des verrues génitales.

Faut-il y croire ? Le préservatif protège aussi des HPV

À 70 % seulement… Il n’empêche pas la transmission des HPV véhiculés par les caresses, par les mains, par la bouche. Il ne protège pas non plus les zones non couvertes, comme le pubis. Mais toujours mieux que rien en cas de nouveau partenaire, d’autant qu’il prévient d’autres infections (à gonocoques, VIH, etc.)… et une grossesse !

Parfois tenaces

Femmes et hommes sont concernés, très jeunes quand ils les attrapent (la contamination est alors « muette »), moins jeunes quand l’infection, persistante, a permis l’apparition de lésions, habituellement une quinzaine d’années après. C’est pourquoi le dépistage d’un cancer du col se fait sur un test HPV, réalisé sur le col : sans HPV, pas de lésions et pas de cancer du col. Si l’on ne le détecte pas ou plus (après un premier test positif), c’est que le virus est en trop faible quantité (et donc plus dangereux) ou qu’il a été éliminé par le système immunitaire.

Idées reçues

Le test peut se positiver à nouveau plus tard dans la vie, même sans nouveau partenaire, les défenses immunitaires parfois débordées par une immunodépression (due à un stress intense, notamment). « Autrement dit, un test HPV positif n’est pas synonyme d’infidélité, le HPV en cause ayant été attrapé le plus souvent au premier temps de la vie sexuelle », insiste-t-elle. C’est d’ailleurs pour cela que la vaccination n’est proposée en France que jusqu’à un certain âge (voir encadré), la probabilité d’avoir déjà rencontré les virus et que le vaccin soit donc moins efficace étant trop élevée au-delà.