À une heure du matin ce mardi 19 août en Russie : le visage de Iouri Ouchakov, le sherpa diplomatique du Kremlin, apparaît sur toutes les chaînes de télévision. En deux minutes d’allocution, il donne la lecture russe du coup de fil entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
Ses propos ne ferment pas la porte à l’annonce faite de Washington de sommets à haut niveau à venir rapidement, à commencer par une rencontre Poutine-Zelensky, mais ils ne les confirment pas non plus. Les autorités sont bien conscientes de l’enjeu que représente toute prise de position trop frontale vis-à-vis d’un Donald Trump enthousiaste.
Selon Iouri Ouchakov, « l’idée a été discutée qu’il serait utile d’explorer la possibilité d’élever le niveau des représentants des parties ukrainienne et russe qui participent aux négociations directes ». C’est une référence aux négociations Moscou-Kiev qui ont repris en mai dernier à Istanbul, les premières en trois ans de guerre. À l’époque déjà, il avait été question d’une rencontre au sommet Poutine-Zelensky. Le maître du Kremlin avait réussi à l’esquiver sans essuyer les foudres du locataire de la Maison Blanche.
La prudence des médias russes
Ce mardi, il est difficile à ce stade de savoir comment Vladimir Poutine entend cette fois renvoyer la balle, et si même, il a en réalité vraiment pris une décision définitive. Une rencontre au sommet serait en tout cas pour le Kremlin une concession majeure, tant le chef de l’État russe a toujours contesté la légitimité du président ukrainien. Ce serait aussi le premier signe tangible aux yeux du monde d’une inflexion d’un pouvoir qui n’a jamais jusqu’ici montré la moindre volonté de compromis sur ses exigences.
Reflet de ce flou officiel, les médias russes se montrent prudents. En revanche, ils ne se privent pas d’ironiser sur le rôle des Européens, en droite ligne avec l’objectif du Kremlin qui cherche avant tout à rester dans un tête-à-tête avec la Maison Blanche.