En République démocratique du Congo (RDC), plus d’une année après la renégociation du contrat dit « du siècle », minerais contre infrastructures, le débat est loin d’être clos : la société civile dénonce un accord toujours déséquilibré au profit du groupe des entreprises chinoises.
Avec un investissement dans les infrastructures qui est passé de 3,5 milliards de dollars à 7,5 milliards, le gouvernement de la RDC, lui, soutient qu’il s’agit d’un partenariat gagnant-gagnant.
Une évaluation du volet infrastructures réclamée
La coalition « Le Congo n’est pas à vendre » affirme, de son côté, que le déséquilibre persiste et appelle à une nouvelle négociation. Pour elle, les entreprises chinoises continuent de tirer la plus grosse part du gâteau. La société minière Sicomines bénéficie toujours d’exonérations complètes, ce qui fait perdre à l’État au moins 430 millions de dollars par an. Aussi, le financement des infrastructures est soumis à des conditions, explique Jacques Kabulo, membre de la coalition : « L’avenant prévoit que, chaque année, la RDC doit bénéficier de plus de 300 millions de dollars pour financer les infrastructures, mais la condition est que le prix du cuivre doit être égal ou supérieur à 8 000 dollars. Si c’est inférieur, la partie chinoise ne va pas mettre à la disposition de la RDC l’argent pour les infrastructures. »
La Ligue congolaise de lutte contre la corruption (Licoco) demande, elle, une évaluation urgente du volet infrastructures tel que prévu dans cet accord. Ce sont notamment les trois projets de construction des routes à Kinshasa et dans la province du Kasaï (centre de la RDC). Ernest Mpararo, Secrétaire exécutif de la Licoco, détaille : « Un montant de 624 millions avait été débloqué pour financer ces trois projets. Mais nous venons d’apprendre que le projet de Kinshasa seul, va prendre à peu près 400 millions de dollars. Ainsi, sur les 624 millions, il reste seulement quelque chose comme 200 millions. Ce qui fait que ça n’avance pas bien. »
Mais Kinshasa soutient toujours que le contrat corrigé en 2024 garantit au pays plus de retombées économiques et sociales.