Aïssatou Tall Sall : «Le Sénégal est dans le désespoir, le pays est sous les eaux, les maisons sont envahies, les champs noyés…»

L’Assemblée nationale a été le théâtre d’une vive intervention de la députée Aïssatou Tall Sall lors de l’ouverture de la session extraordinaire consacrée à l’examen d’un projet de loi sur l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC). Dans un discours ferme, elle a dénoncé une convocation qu’elle juge « éloignée des véritables urgences du pays », alors que plusieurs régions du Sénégal sont frappées par de graves inondations.

« Le Sénégal est dans le désespoir, le pays est sous les eaux, les maisons sont envahies, les champs noyés, les bêtes disparaissent… Partout, il n’y a que désolation », a déclaré la parlementaire, citant notamment Touba, Tivaouane, Bakel, Matam, Podor et Saint-Louis parmi les localités sinistrées.

Pour l’élue, l’urgence actuelle ne relève pas du champ législatif mais de la solidarité nationale et de la mise en œuvre de plans d’urgence pour venir en aide aux populations touchées. Elle accuse par ailleurs le gouvernement de vouloir instrumentaliser le Parlement pour se débarrasser du président de l’OFNAC, Bassirou Guèye, dont le mandat de six ans est encore en cours.

« L’urgence ici, c’est voter une nouvelle loi pour dégager Bassirou Guèye », a-t-elle lancé, y voyant une atteinte grave à l’État de droit et une tentative d’affaiblir les institutions judiciaires et constitutionnelles du pays.

Clôturant son intervention sur un ton solennel, Aïssatou Tall Sall a mis en garde les initiateurs de cette réforme : « Dégagez, dégagez, dégagez, jusqu’au jour où le bon Dieu vous dégagera du Sénégal ». Elle a ainsi appelé au respect scrupuleux de la loi et des principes démocratiques, estimant que la session extraordinaire aurait dû se consacrer aux priorités réelles des citoyens.