Zeynabou Bilal, la femme de l’homme qui s’est immolé, parle

Dans un entretien avec L’Observateur repris par Rewmi, alors qu’elle se trouvait au chevet de sa fille à l’hôpital de la Paix de Ziguinchor, Zeynabou Bilal raconte l’enfer qu’elle a vécu aux côtés de Prosper Kénon, père de ses enfants. Elle décrit « un homme alcoolique, jaloux et violent ».

« Prosper était un homme jaloux, violent et il passait tout son temps à me battre », martèle la dame d’origine malienne.

Elle ajoute : « Il violentait aussi nos enfants. Il les envoyait constamment à la boutique pour lui acheter de l’alcool. Un jour, saoul comme un Polonais, il a jeté le téléviseur sur Omar, notre aîné. Je ne pouvais plus supporter ces violences. De guerre lasse, j’ai sollicité l’aide d’une amie pour qu’il puisse continuer sereinement ses études. Il y est depuis deux ans et poursuit tranquillement sa scolarité. »

Après avoir fui avec ses enfants, elle pensait les avoir mis à l’abri. Mais Prosper, en état d’ébriété, est venu les prendre de force à l’église.

« Il était ivre et a pris de force les enfants », raconte l’interlocutrice du quotidien du Groupe futurs médias.

Quelques heures plus tard, le drame s’est produit. Junior, âgé de 2 ans, a trouvé la mort dans l’incendie provoqué par son père. Sa sœur Khady, grièvement brûlée, est plongée dans le coma et lutte pour sa vie à l’hôpital.

Zeynabou Bilal, dévastée, insiste sur la douleur de la perte et l’injustice des rumeurs : « J’essaie d’être forte pour ma fille, mais j’ai besoin de soutien, pas d’insultes. Ce que j’ai vécu avec Prosper, seules mes enfants et moi le savons. »

Elle précise également qu’elle n’était pas mariée à Prosper, démentant les rumeurs selon lesquelles son ex-compagnon aurait agi par vengeance après qu’elle lui ait demandé le divorce.