Argentine: Karina, la sœur du président Milei, mise en cause dans une affaire de corruption

L’enregistrement est accablant, rapporte notre correspondant à Buenos Aires, Théo Conscience. « Je lui ai dit : Javier, tu sais qu’ils volent, tu sais que ta sœur vole », lance une voix attribuée à Diego Spagnuolo qui était, jusqu’à la semaine dernière, directeur de l’Agence pour le handicap (Andis).

S’ensuit la description d’un système de rétrocommission sur l’achat de médicaments estimé à 500 000 dollars par mois, par lequel plusieurs intermédiaires, dont la secrétaire générale de la présidence et sœur du chef de l’État, Karina Milei, détourneraient l’argent destiné aux personnes handicapées.

Des mensonges, selon Javier Milei, pour qui la fuite de cet enregistrement dans la presse n’est qu’une manipulation de l’opposition prête à tout pour le salir à l’approche des élections législatives du 26 octobre qui renouvelleront partiellement le Parlement. Un scrutin précédé d’élections municipales dans la province de Buenos Aires qui concentre plus d’un tiers de l’électorat de l’Argentine.

« L’affabulation de cette semaine vient s’ajouter à la liste des machinations de la caste politique, et comme à chaque fois, c’est un mensonge. Comme toujours, nous nous tenons à disposition de la justice pour faire la lumière sur cette affaire », a rétorqué le président, qui a été pris à partie lors d’un déplacement électoral.

Une enquête a été ouverte par le parquet, qui a mené une quinzaine de perquisitions, dont une au domicile du responsable de l’entreprise importatrice des médicaments (la Suizo Argentina) et saisi le téléphone de Diego Spagnuolo. Démis de ses fonctions par le gouvernement, ce dernier ne s’est pas encore exprimé. Autre personnalité dans la tourmente judiciaire : Eduardo « Lule » Memem, bras droit de Karina et neveu de l’ancien président Carlos Menem (1989-1999), rapporte l’Agence France-Presse.