Les 4 (bons) points d’une alimentation locale
Dévoilé lors du Salon de l’agriculture 2020, le plan d’action Agir pour mieux manger , réalisé après la consultation de 460 000 citoyens français, préconise de s’approvisionner en circuits courts en privilégiant les produits de saison.
Une recommandation à laquelle nous sommes de plus en plus sensibles, particulièrement depuis le début de l’épidémie de Covid-19: l’activité du réseau des Ruches (une ruche fait le lien entre des producteurs locaux et des consommateurs qui y sont inscrits) et des plateformes mettant en lien producteurs et consommateurs a été décuplée en six mois, tant la proximité du lieu de production rassure. Les Français se sont dans le même temps davantage tournés vers le bio (8% de nouveaux consommateurs) et les fruits et légumes frais. Avec raison!
• 1) Moins de contaminants
Premier avantage: en Europe, la qualité sanitaire des aliments est très encadrée, avec une liste de pesticides autorisés en agriculture conventionnelle, d’additifs pouvant être incorporés dans les produits industriels…
À ces réglementations s’ajoutent les textes français interdisant par exemple le bisphénol A (qui compte parmi les perturbateurs endocriniens)dans les contenants alimentaires ou le colorant E 171 (qui pourrait induire des tumeurs du côlon).
“Acheter des aliments produits hors d’Europe expose au risque d’ingérer des substances interdites dans l’Hexagone”, pointe l’association de défense des consommateurs Foodwatch , qui dénonce les accords de libre-échange entre l’Europe et le Canada (Ceta) ou les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay).
Le Canada tout comme le Brésil pratiquent en effet l’élevage intensif: le bétail y est encore nourri avec des farines animales et engraissé à l’aide d’antibiotiques. De même, la réglementation canadienne permet l’usage de 42 pesticides bannis en Europe. Au Brésil, plusieurs dizaines de nouvelles molécules non testées chez nous viennent d’être autorisées.
• 2) Plus de bons nutriments
Autre intérêt, les fruits et légumes qui ne voyagent pas peuvent être récoltés à maturité: ils sont plus riches en vitamine C , bêtacarotène (provitamine A) et autres antioxydants protecteurs de la santé.
Le lait et la viande de ruminants en provenance d’un élevage extensif (caractérisé par une plus faible densité de bêtes à l’hectare) apportent, eux, davantage de graisses essentielles ( oméga 3 ), témoins d’une alimentation à base d’herbes et de fourrages. Acheter des produits locaux est aussi l’occasion de découvrir des variétés indisponibles en grande surface.
• 3) Meilleur pour la planète
Les achats réalisés à proximité de leur lieu de production nécessitent peu ou pas de transport, c’est autant de gaz à effet de serre en moins. Les experts internationaux réunis au sein d’un programme de l’Organisation des Nations unies encouragent à adopter dès maintenant une alimentation durable pour limiter la pollution de l’air, l’impact sur le climat et nourrir correctement la population d’ici 2050.
Rééquilibrer les menus vers plus de végétal et moins de viande, l’élevage monopolisant les terres et consommant beaucoup d’eau et d’engrais; et manger local et de saison, en misant sur l’agriculture raisonnée ou biologique qui utilise peu ou pas d’engrais et pesticides chimiques.
• 4) Des produits locaux à prix maîtrisé
Pour ne pas trop dépenser, il faut bien choisir le lieu d’approvisionnement et miser sur plus de légumes et légumineuses, bien nourrissants , et moins de produits issus d’animaux.
Pour limiter le gâchis, et réduire plus encore ses dépenses et l’impact sur la planète, six astuces sont faciles à mettre en place:
– privilégier le vrac pour n’acheter que la quantité nécessaire;
– bien ranger son réfrigérateur , pour manger d’abord les aliments qui seront vite périmés, et éviter ainsi le gâchis;
– recycler les restes dans des salades, des quiches, des gratins, des cakes, etc.;
– cuisiner les fanes des légumes en soupe;
– faire ses conserves ou confitures