
À Gaza, l’offensive terrestre est en cours. Ceux qui ne sont pas partis sont désormais enfermés chez eux, souvent sans moyens de fuir, et racontent l’horreur d’une ville assiégée. Selon une annonce de l’armée israélienne de mercredi 17 septembre, l’armée de l’Air « et les forces de l’artillerie ont frappé plus de 150 cibles » à travers la ville de Gaza « en soutien aux troupes manœuvrant dans la zone » depuis mardi 16 septembre.
De son côté, la Défense civile de Gaza a annoncé mercredi la mort d’au moins 12 personnes dans des frappes ou tirs israéliens sur l’ensemble du territoire depuis le début de la journée. Cela après avoir fait état de plus de 46 morts mardi.
Depuis le quartier de Cheikh Radwane, Reeme témoigne au micro de Maral Quttinieh et de notre correspondante à Jérusalem Frédérique Misslin. Terrifiée, cette mère de cinq enfants qui ne dorment plus reste terrée chez elle, le téléphone pour seul lien avec l’extérieur : « La situation est très difficile. Nous sommes assiégés et nous entendons le bruit des chars. Les enfants ont très peur, surtout la nuit. Nous détestons la nuit. Le bruit des chars est effrayant et celui des avions, terrifiant. Nous avons peur de sortir, de peur d’être tués. Les chars encerclent la maison, puis reviennent. Nous sommes totalement incapables de sortir. »
Dans une autre rue, au nord de la ville, Ahmad vit la même situation. Il est bloqué chez lui avec sa famille, dix personnes au total. Un drone survole sa maison en permanence. « La situation est très mauvaise, très difficile, nous ne pouvons ni entrer ni sortir. Nous sommes encerclés par un quadricoptère. À tel point que j’ai besoin d’eau pour les enfants, et je suis absolument incapable de sortir. Si j’essaie, je serai tué et ils resteront assoiffés à m’attendre », raconte Ahmad, qui affirme que des corps sans vie jonchent la rue, mais que personne n’ose les récupérer.