La Présidence a tenu à faire un éclaircissement selon lequel le prédécesseur du Président Diomaye aurait emporté son discours en quittant le pupitre, ce qui justifierait son attente avant de commencer à parler.
Cette version est contredite par les images et les faits qui ne coïncident pas avec ce récit officiel.
Avant le Président Diomaye, c’est Joko Widodo, Président de l’Indonésie, qui a pris la parole. Après lui, c’est Albert II, Prince de Monaco. Tous deux sont venus avec leurs discours qu’ils ont emportés en repartant, comme l’ont fait d’autres dirigeants, à commencer par Emmanuel Macron.
À aucun moment, ces chefs d’État n’ont laissé traîner ou ramassé par erreur un texte qui n’était pas le leur.
Dès lors, une question s’impose : pourquoi accuser implicitement le Président de l’Indonésie d’un geste invraisemblable qui est celui de repartir avec le discours d’un autre chef d’État qui n’était même pas encore devant le pupitre ?
Et si vraiment le protocole de l’ONU exigeait que les discours soient remis à l’avance « et les organise par ordre d’intervention », pourquoi tant de dirigeants viennent-ils avec leurs propres textes qu’ils tiennent en main ? Ont-ils tous violé le protocole ?
Ce démenti est une honte.
Il ne répond pas aux critiques, il cherche à brouiller les pistes.
Qu’ils le comprennent définitivement, la diplomatie se nourrit de rigueur et de vérité.
Nos remarques ne visent pas à nuire mais à exiger que l’image du Sénégal soit défendue avec professionnalisme.
Rappelons que tout est parti d’une photo officielle diffusée par la Présidence elle-même, montrant notre chef d’État en plein Scrabble pendant que d’autres préparaient leur intervention.
Le problème n’est donc pas la critique mais bien la légèreté de ceux qui confondent le sérieux d’un forum mondial avec un jeu de société.
L’image du Sénégal n’est pas un jeu. Elle se défend avec vérité, travail et dignité.
Thierno Bocoum
Président AGIR-LES LEADERS