Après quelques minutes d’attente, le temps de consulter une patiente, la sage-femme d’Etat au Poste de santé Sandial (Plateau), une structure sanitaire nichée au cœur de Dakar, sur la rue Jules Gomis, non loin de Ponty et du marché Sandaga, nous reçoit. Très détendue, le visage avenant, Aminata Coly Samb reconnait d’emblée que « l’accessibilité pose problème ». De même que la consultation de certaines femmes en situation de handicap. « Pour faire l’examen, celles qui sont en fauteuil ne peuvent pas monter sur la table », renseigne-t-elle, précisant qu’elle est, des fois, obligée de les mettre par terre afin de pouvoir les ausculter. En plus, « on ne peut pas prendre certaines constantes comme la taille et le poids », fait-elle savoir, alors que ces éléments sont importants dans le suivi de la femme en état de grossesse. « Ils peuvent influer sur la prise en charge », souligne Mme Samb.
Sur la base du serment qu’elle a prêté en exerçant son métier de sage-femme, elle estime qu’il ne doit pas y avoir de discrimination entre les clientes. Par conséquent, ces dernières doivent être traitées de la même manière, respectées, et surtout protégées « si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité ». Mais pour Mme Samb, tout dépend de l’éducation de la personne. « On doit prendre en charge toute le monde sans distinction », réitère-t-elle.
Le poste de santé de Sandial ne disposant ni d’échographie ni de laboratoire, les patientes sont obligées de recourir aux structures sanitaires de niveau supérieur pour leurs analyses. Celles qui y sont suivies pendant la grossesse sont référées ailleurs au moment de l’accouchement.
Selon la sage-femme d’Etat Aminata Coly, il n’y a pas de différence entre les femmes vivant en situation de handicap qu’elle a eu à recevoir. « Elles ont toutes accouché par voie basse ». Mais elle précise qu’en cas de boiterie, la situation doit être bien gérée, car on peut ne pas accoucher normalement, alors la césarienne s’impose.
avec Le soleil