
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et le Hamas ont en commun d’être soumis à de fortes pressions. Difficile de dire « non » à ce qui est sur la table. D’un côté comme de l’autre, il sera tentant en cas d’échec ou de sabotage d’en faire peser la responsabilité sur l’ennemi.
Le Hamas a commencé ce mardi l’examen du plan de paix pour Gaza de Donald Trump. Une source palestinienne proche du Hamas a affirmé mardi que le mouvement islamiste commençait « une série de consultations » autour du plan, qui pourraient « durer plusieurs jours ».
Le Qatar a affirmé de son côté qu’une réunion est prévue mardi avec le mouvement islamiste palestinien Hamas en présence de représentants de la Turquie. « La délégation de négociateurs du Hamas a promis d’étudier le plan de manière responsable », a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, en affirmant qu’une réunion entre les deux parties aura lieu mardi soir, « à laquelle participera aussi la partie turque ».
Pour le Hamas, la reddition totale que représente par exemple dans les points 6 et 13 du plan Trump paraît difficile à accepter, notamment son désarmement et le renoncement du parti islamiste à toute gouvernance future de la bande de Gaza. Le mieux que les chefs du Hamas, encore en vie à Gaza, peuvent obtenir dans ce texte, c’est une forme d’amnistie et la possibilité de quitter les territoires.
Benyamin Netanyahu a déjà formulé des commentaires et des réserves
Benyamin Netanyahu a déjà formulé des commentaires et des réserves qui s’éloignent du plan proposé par Donald Trump. Ce dernier a prévenu que l’armée resterait « dans la majeure partie » du territoire palestinien. Le dirigeant israélien assure qu’il n’a « pas du tout accepté un État palestinien » alors que le point 19 mentionne clairement cette perspective. Il assure « soutenir » la proposition américaine, après une rencontre lundi à Washington avec le président américain, tout en se réservant le droit de « terminer le travail » par les armes si le Hamas le bloquait ou le rejetait.
Après la pression américaine à la Maison Blanche, c’est la colère de ses alliés qui attend Benyamin Netanyahu dans son pays. Les ministres de l’ultra-droite ont déjà fustigé le résultat de la rencontre de ce lundi. Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, les deux figures radicales de l’extrême-droite religieuse, veulent la poursuite de la guerre et rêvent d’une bande de Gaza vidée de ses habitants.
La « Riviera » évoquée par Donald Trump il y a quelques mois correspondait à leurs aspirations. Mais pas le plan présenté ce lundi dont le point numéro 12 assure que « les Palestiniens seront encouragés à rester » dans le territoire. La survie de la coalition de Benyamin Netanyahu est clairement en jeu.