Même si le Sénégal est parvenu à un nouvel accord avec le Fonds monétaire international (FMI), le pays peine encore à enrayer la chute spectaculaire de ses eurobonds. Selon le journal le Quotidien cette situation, qui traduit la méfiance persistante des marchés, met en lumière la fragilité de la confiance financière internationale à l’égard de Dakar.
Le gouvernement sénégalais est appelé à suivre scrupuleusement les orientations du chef du gouvernement, notamment en évitant de s’en remettre exclusivement aux recettes et aux prescriptions du FMI et de la Banque mondiale pour impulser son développement. L’intervention récente de la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, à Washington, avait pourtant suscité un certain optimisme au sein de la délégation conduite par le ministre des Finances, Cheikh Diba.
Mme Georgieva avait salué la mise à jour des « dettes cachées » du Sénégal, considérée comme un geste fort en faveur de la transparence budgétaire et de la crédibilité de la parole de l’État. Elle avait également annoncé l’envoi prochain d’une mission du FMI à Dakar afin de discuter des modalités de reprise du programme d’appui. Cette annonce avait été perçue comme une victoire diplomatique et économique pour le gouvernement.
Cependant, cet enthousiasme a été de courte durée. Selon une dépêche de l’agence Bloomberg, les obligations sénégalaises libellées en dollars ont fortement chuté après que le FMI a révisé à la hausse le niveau de la dette publique, désormais estimée à 132 % du PIB, entreprises publiques comprises. Cette estimation dépasse largement les chiffres avancés par le gouvernement, qui situait la dette à 119 % du PIB, hors entreprises publiques. Un audit réalisé plus tôt en 2023 évaluait ce ratio à 99,7 % du PIB.
Le ministère des Finances, contacté par Bloomberg, a réaffirmé que « les chiffres officiels s’élèvent à 119 % du PIB ». Malgré ces divergences, les discussions entre le Sénégal et le FMI sur un nouveau programme de partenariat se poursuivent, offrant une perspective de stabilisation budgétaire.
Reste que la chute des eurobonds traduit un signal clair : les marchés attendent davantage de clarté et de garanties sur la gestion de la dette publique. Le défi pour le gouvernement sénégalais sera donc de restaurer durablement la confiance des investisseurs, tout en affirmant une politique économique souveraine et crédible.