
Le cessez-le-feu dans la bande de Gaza est déjà menacé. L’armée israélienne a annoncé avoir frappé “des dizaines” de cibles du Hamas, dont des stocks d’armes et des infrastructures souterraines, à travers la bande Gaza, dimanche 19 octobre, accusant le mouvement islamiste palestinien d’avoir violé le cessez-le-feu. La défense civile, opérant sous l’autorité du mouvement islamiste palestinien Hamas, a fait état de 45 Palestiniens tués dans les bombardements israéliens. L’armée israélienne a, elle, annoncé la mort de deux soldats tués au combat à Rafah, dans le sud du territoire palestinien dévasté et assiégé.
L’armée israélienne a ensuite annoncé dans la soirée qu’elle allait reprendre l’application du cessez-le-feu et cesser ses frappes, “conformément aux directives de l’échelon politique”. L’armée israélienne “continuera de respecter l’accord de cessez-le-feu et ripostera avec fermeté à toute violation”, poursuit le communiqué. Plusieurs médias israéliens ont par ailleurs annoncé, confirmant une information de l’AFP, qu’Israël suspendait l’acheminement de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien. Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a déclaré dimanche après-midi que le Hamas paierait “un lourd tribut” pour “chaque tir” visant les soldats israéliens et “chaque violation du cessez-le-feu à Gaza”, selon un communiqué de son bureau.
Le Hamas a, de son côté, réaffirmé son engagement à respecter la trêve. “Nous n’avons aucune connaissance d’incidents ou d’affrontements ayant lieu dans la région de Rafah”, a déclaré la branche armée du mouvement islamiste palestinien dans un communiqué. “C’est l’occupation sioniste qui continue de violer l’accord”, avait annoncé plus tôt Izzat al-Rishq, un membre du bureau politique du Hamas.
La remise des corps d’otages, source de tensions
Sous la pression du président américain, Donald Trump, le cessez-le-feu est entré en vigueur le 10 octobre après deux ans de guerre dévastatrice dans le territoire palestinien. En vertu de la première phase de cet accord, le Hamas a remis le 13 octobre, en échange de près de 2 000 prisonniers palestiniens, 20 otages vivants qu’il retenait dans le territoire palestinien depuis le 7-Octobre et a commencé à rendre les dépouilles de plusieurs autres otages.
Le Hamas a annoncé dimanche avoir trouvé une 13e dépouille d’otage dans la bande de Gaza, s’engageant,“si les conditions le permettent”, à la restituer dans la journée à Israël. L’Etat hébreu a affirmé de nouveau qu’il ne ferait “aucun compromis” tant que tous les corps d’otages morts encore retenus à Gaza ne seraient pas rapatriés. Israël conditionne la réouverture du poste-frontière de Rafah, crucial pour l’entrée d’aide humanitaire dans le territoire palestinien, à la remise de tous les otages décédés. Le Hamas a jugé de son côté que la fermeture du point de passage avec l’Egypte bloquait l’entrée des équipements nécessaires pour rechercher les corps sous les décombres.