Union européenne: les Vingt-Sept approuvent l’interdiction d’importer du gaz russe

Réunis à Luxembourg, les ministres européens de l’Énergie ont approuvé, ce lundi 20 octobre, le plan de la Commission européenne pour mettre un terme définitif aux importations de gaz russe. Autant l’embargo sur le charbon et le pétrole a bien fonctionné, autant les Européens restent encore actuellement dépendants du gaz russe. Si la proposition d’interdire son importation a été adoptée, il reste son examen par le Parlement européen et un accord à trouver sur la date butoir.

Majorité qualifiée

Les vingt sept ministres de l’Énergie ont approuvé ce plan de sevrage à la majorité qualifiée, c’est-à-dire 55% des États membres représentant 65% de la population. Ils mettent ainsi en minorité les pays qui en Europe centrale dépendent le plus du gaz russe, à savoir la Hongrie et la Slovaquie, cette dernière avait même menacé de s’opposer aux sanctions contre la Russie si elle était privée de gaz. « Pour nous, l’approvisionnement en énergie n’a rien à voir la politique » et n’a « rien à voir avec la Russie », a plaidé pour sa part le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, affirmant que cette mesure allait « tuer » la sécurité d’approvisionnement énergétique de la Hongrie.

Le plan contient d’abord, au 1er janvier prochain, l’interdiction de tout nouveau contrat. Ensuite le 17 juin les importations au titre de contrats à court terme seront interdites. Et la phase finale sera l’interdiction des importations découlant de contrats à long terme. « Cette décision va façonner l’avenir de notre continent. Nous allons cesser de financer la machine de guerre russe et diversifier notre approvisionnement en énergie », s’est félicité le ministre danois de l’Energie Lars Aagaard, qui présidait la réunion.

Le Parlement veut aller plus loin

La date butoir est fixée à fin 2027 mais la commission a proposé de l’avancer d’un an dans le cadre du 19e paquet de sanctions contre la Russie – actuellement en négociation. De son côté, le Parlement de Strasbourg veut aller plus loin puisque, ce jeudi 16 octobre, les commissions du Commerce et de l’Industrie ont proposé une interdiction au 1er janvier prochain.

Le président américain a lui aussi réclamé l’arrêt des achats d’énergies fossiles russes par les pays européens, dénonçant leur côté absurde, car ils reviennent à contribuer à financer la guerre menée par Vladimir Poutine en Ukraine, écrit l’AFP. « L’Europe doit passer à la vitesse supérieure. Elle ne peut pas continuer à agir comme elle le fait actuellement. Elle achète du pétrole et du gaz à la Russie alors qu’elle est en conflit avec ce pays. C’est embarrassant pour elle », avait lancé M. Trump, lors de l’Assemblée annuelle des Nations unies à New York.