Les incertitudes d’un Haut-conseil du dialogue social

Qu’est-ce que le Haut-conseil du dialogue social en république Menzène ? Est-ce une instance nationale politico-syndicale ? Quels sont ses pouvoirs et sa mission ? Puisque dans ce pays, il a été le prolongement du Conseil national du dialogue social, dissous depuis 2014.

Ainsi, une dame en a assumé, durant de longues années, la présidence, sans en apporter une parfaite lumière, ni une transparence par des objectifs à la portée des acteurs concernés, dans le cadre d’un tripartisme émietté entre employeurs-Etat-syndicats des travailleurs.

Ponctuellement donc, avec l’arrivée d’une troisième République sans aucune inspiration, ladite institution se retrouve entre les mains d’un tonitruant enseignant-politicien qui vient d’ailleurs de créer son mouvement-parti politique, validé par le pouvoir en place. Est-ce une dichotomie avec les fonctions régaliennes qu’il assume ?

Autrement dit, la première question à se poser reste de savoir : ladite personne nommée, est-elle en mesure de promouvoir des débats d’idées en toute équité attendue, au sein de cette institution ? Est-elle consciente de sa mission qui est, au demeurant, de résoudre les conflits sociaux de manière globale et sectorielle ? Est-elle à mesure de percevoir toutes les spécificités qui en découlent quant à son rôle ?

En tout état de cause, le comportement dudit président et ses premières prises de décision sont inappropriés et maladroits, à l’endroit d’une fédération de syndicats des enseignants dans ledit pays. Une incompréhension et des incertitudes dans une approche tendancieuse et maladroite. Or, il s’agit de faire appel au bon sens et de parfaire le dialogue aux plans social, humain et économique, en prenant en compte l’avis des centrales syndicales les plus représentatives.

Attendu qu’il s’agit, dans ses prérogatives à la fois dans le secteur formel comme dans celui de l’économie informelle, et de pouvoir s’appesantir davantage sur les conséquences du monde du travail, sur la fermeture des entreprises, sur la dette de l’Etat envers les employeurs, sur l’exclusion de la presse et des médias, sur la relance de l’économie, sur la récurrence des taxes et impôts, sur l’augmentation des denrées de première nécessité, sur la cherté de la vie, sur les arriérés de salaire, sur les chômages techniques en violation des dispositions réglementaires et sur les licenciements brutaux, entre autres.
Attendu que le Hcds doit demeurer un organe consultatif avec une mission précise, tournée vers le social et non par des prises de position politiques. Il doit être au cœur du dialogue social et au service de toute une Nation. Il doit pouvoir contribuer à la prévention et au règlement des conflits sociaux dans le milieu du travail. Il en est de même quant aux branches, dans toutes les activités professionnelles.

En raison qu’en république Menzène, le règlement de comptes est au-dessus de la reddition des comptes, après la prise du pouvoir, à la suite d’une élection présidentielle démocratique. Et de ce point de vue, il est important dès lors de s’interroger sur la capacité des nouveaux dirigeants dans la gestion citoyenne, administrative, culturelle, diplomatique, économique, sociale dans une telle République ?

A ce stade, le Président est-il au parfum des enjeux syndicaux et de ce que représente une concertation entre un gouvernement et les partenaires sociaux, de même que sur toutes les questions relatives au climat social ? Peut-il et est-il à mesure de pouvoir émettre des avis permettant d’anticiper sur les situations de crises sociales ? Non !

Attendu en république Menzène du Haut-conseil du dialogue social par les travailleurs-salariés et les syndicats de base : des propositions et des recommandations réfléchies. Et qu’il y a lieu avec diligence, qu’une telle institution puisse élaborer une nouvelle Charte nationale du dialogue social en phase avec la réalité et l’actualité conjoncturelle. C’est dans ce domaine que l’attendent les partenaires sociaux. Il en est pareillement de la redynamisation quant à la formation et aux mécanismes de concertation à tous les nivaux globaux et sectoriels ; ainsi que des études et recherches sur toutes les questions relevant de sa compétence. Dans un tel contexte, en a-t-il à revendre ? Puisqu’il s’agit également de la prise en compte des négociations des conventions collectives obsolètes, d’avant-indépendance de l’Afrique occidentale française, aux fins d’une souveraineté absolue. En ce sens, la convention des industries polygraphiques en est un exemple illustratif ; elle demeure sous l’emprise du décret français n°59-534 du 09 avril 1959 des industries de groupe de la nomenclature des activités des branches professionnelles, qu’ignorent les inspecteurs et les contrôleurs du Travail en république Menzène.

Attendu que le Haut-conseil du dialogue social doit pouvoir rénover la démocratie sociale et impulser une nouvelle démarche consensuelle et inclusive, en direction des partenaires sociaux. Cependant et de toute évidence, l’odeur dégagée par la cuisson dudit président est déjà nauséabonde.
Ibrahima Khalil MENDY
Sg Syntips/Cnts et Président
Mouvement des permanents