5 réflexes contre… la rougeole

Virulente mais évitable, la rougeole appelle à la vigilance et à la prévention pour limiter ses éventuelles complications.

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Dr Arnault Pfersdorff, Pédiatre et auteur de Bébé, premier mode d’emploi (Hachette Pratique)

1 – Identifier sans tarder

Tout commence comme une simple rhinite, assortie de conjonctivite. A priori anodins, ces symptômes annoncent pourtant une maladie virulente : la rougeole. En cause, un paramyxovirus qui se transmet par les gouttelettes… et survit jusqu’à deux heures sur les objets. « Un verre ou une cuillère utilisée par une personne porteuse peuventtransmettre l’infection ultérieurement », prévient le DArnault Pfersdorff. « Les enfants contaminent leur entourage avant même l’apparition des premiers signes », poursuit-il.

2 – Consulter au moindre doute

Fièvre, toux, fatigue, vaccins non à jour : rien ne doit échapper à la vigilance de l’entourage. « Il faut consulter rapidement, même à titre préventif, surtout en cas de contact avec une personne déclarée malade », insiste le pédiatre. « Quand un enfant a été exposé – à l’école, en famille, ou après un voyage –, les premiers symptômes n’apparaissent qu’après cinq jours d’incubation. » Si le début de la maladie est asymptomatique aux yeux des parents, le médecin peut quant à lui la détecter grâce à la présence éventuelle de petits points rouges dans la bouche, et effectuer un frottis si nécessaire.

3 – Rester vigilant

Face à un diagnostic de rougeole, le confinement doit être immédiat. Et pour cause, la maladie entraîne des complications dans 30 % des cas. « Chez les enfants de moins de 1 an ou les adultes, cela peut aller jusqu’à des pneumonies sévères, des surinfections ORL, des encéphalites, voire des pathologies dégénératives du système nerveux central, alerte le pédiatre. Chez la femme enceinte, le risque est majeur : malformations, prématurité, atteintes cérébrales du fœtus… »

4 – Miser sur la vaccination

Obligatoire depuis 2018, la vaccination ROR (rougeole-oreillons-rubéole) doit être administrée à 12 mois, avec un rappel à 15-16 mois. « Pour une bonne protection collective, il faut 95 % de couverture vaccinale. Or, on en est loin », regrette l’expert. Une situation liée à la défiance et au manque d’information, qui accroît l’exposition au virus pour tous les âges. « Le vaccin est infiniment moins dangereux que la maladie », insiste-t-il.

5 – Limiter l’inconfort

Il n’y a pas de traitement spécifique, mais plusieurs réflexes peuvent améliorer le confort de l’enfant. « On ne donne du paracétamol que si la fièvre est mal tolérée, précise le Dr Pfersdorff. La fièvre aide à lutter contre le virus : inutile donc de la faire baisser systématiquement. » Le pédiatre conseille de bien l’hydrater, de lui proposer des aliments qu’il apprécie et de lui nettoyer les yeux et le nez au sérum physiologique.