Ils nous prouvent chaque jour que non seulement ils n’ont aucune espèce de solution pour le pays, mais ça ne les intéresse vraiment pas. Ils se disputent le pouvoir au moment où le Sénégal est plongé dans une crise financière sans précédent. A cause de l’irresponsabilité, notre pays ne vaut plus un radis sur le marché financier. Ça dégringole toujours davantage. Nous, citoyens, sommes là à disserter sur les caprices d’un nain à qui on a fait croire qu’il était un dieu alors qu’il n’est même pas digne d’être un homme. Le pays va mal à cause de l’irresponsabilité d’un homme sectaire, manichéen, qui ne compte que sur le chauvinisme et le culte de la personnalité pour occulter son innommable incompétence. Nous, citoyens, sommes là à choisir entre deux personnages inutiles et instables au moment où les autres peuples cherchent des convergences pour développer leur pays. Ces bouderies et disputes révèlent non un manque d’empathie envers les Sénégalais, mais un manque de respect. Ces gens ne nous respectent pas, ils nous snobent avec des formules creuses et des mises en scène à la fois pittoresques et tragiques. Au même moment, le pays sombre dans une crise de la dette artificiellement entretenue par snobisme, héroïsme puéril, amateurisme irresponsable et mégalomanie morbide.
Entretenir une crise en formant des écuries respectives pour, chacun, dandiner dans sa cour comme un coq, n’est que pure inconscience dans un pays ruiné par le mensonge, l’onanisme politique et la haine. C’est faire preuve d’ignorance et d’irresponsabilité manifeste que de se disputer une préséance politique ou protocolaire dans un pays aussi dévasté. Au sortir des dégâts énormes causés au Sénégal entre 2021 et 2024, les Sénégalais devraient trouver un consensus sur une urgence : congédier le mot crise de leur vocabulaire. Mais cela demande de la hauteur, du leadership et de la noblesse.
On ne s’improvise pas héros, on ne s’élève pas en rabaissant des humains. Un leader qui est un dieu au milieu de ses partisans n’est pas un leader, c’est un dealer narcissique. Un homme providence en plein XXIe siècle est un homme en retard sur la marche du monde. On ne bricole ni ne télécommande l’héroïsme par des intrigues de quartier ou de génération. Un leader politique qui réduit les siens à des disciples égarés, déshumanisés et hostiles à leur propre liberté, n’est pas un leader, c’est un pervers narcissique.
PS.
Quant à cette jeunesse qui revendique le statut de mouton de leur leader, sachez que vous ne le faites pas aux hommes, vous le faites aux moutons que vous êtes. Il vous dirige et vous gouverne tels que vous vous définissez. L’attitude moutonne n’a jamais développé un pays, sinon le pouvoir spirituel remplacerait celui temporel, encore que le fanatisme n’est pas l’attitude religieuse la plus noble. Mettez-vous au travail, apprenez la science et la compétence, au lieu d’accepter d’être les moutons d’un berger dénué d’exemplarité. Etre chair à canon politique, servir de fusible à une lampe qui brûle plus qu’elle n’éclaire, ne rend personne meilleur. La politique n’a jamais conféré la science à un homme. On ne peut pas vivre dans la tricherie en tentant d’être ce qu’on n’est pas ou de savoir ce qu’on ne sait pas. Occupez-vous d’abord à changer vos comportements irrationnels, inciviques et non patriotiques, avant de prétendre changer votre pays.
Alassane K. KITANE
i Dans la mythologie grecque, Laos a commis la faute d’engendrer, contrairement au décret des dieux. Il fut maudit et Œdipe est le signe de cette malédiction. Il tua son père et épousa sa mère (sans savoir qu’ils étaient ses parents). Hériter du trône laissé par son défunt père, il finit par être à son tour tué par ses deux fils, etéocle et Polynice, pour lui prendre le pouvoir. Ledit pouvoir devint l’objet de leur rivalité, qui conduit à leur mort mutuelle lors de la guerre des Sept contre Thèbes. Leur conflit est né d’un désaccord sur le trône de Thèbes qu’ils devraient occuper alternativement : Etéocle a refusé de céder le pouvoir à Polynice, ce qui poussa ce dernier à prendre les armes. Ils se tuèrent tous les deux aux portes de la Cité…
