C’est une radio très populaire en Israël. Elle a commencé à émettre dès les premières années d’existence de l’État hébreu. Galei Tsahal emploie des Israéliens faisant leur service militaire ainsi que des professionnels civils.
Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, c’est cette institution publique et militaire que le ministre de la Défense a l’intention de fermer dès le mois de mars prochain. Israel Katz affirme que la radio de l’armée n’a pas vocation à faire entendre des voix critiques de l’armée israélienne et de ses soldats. Le ministre ne cite aucun propos pour appuyer son accusation.
Indignation dans une partie de la presse comme de l’opposition à l’unisson du directeur de la radio qui dénonce « un coup réel, regrettable et dramatique porté à l’armée du peuple, à la société israélienne et à la liberté de la presse dans un État démocratique ». De quoi relancer le débat sur la tentation illibérale du gouvernement de Benyamin Netanyahu, le plus à droite de l’histoire du pays.
Un média populaire et indépendant
La radio de l’armée est l’un des deux organes d’information financés par l’État en Israël avec le groupe audiovisuel Kan, qui exploite une chaîne d’information télévisée et plusieurs stations de radio. Tous deux sont indépendants du pouvoir sur le plan éditorial. Mais le gouvernement Netanyahu a déjà tenté de privatiser Kan, la radio publique, également jugée trop critique du pouvoir.
Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a condamné sur X la décision de fermer la radio de l’armée, déclarant qu’elle était le fait d’un « gouvernement anxieux qui craint les critiques ». Il a également accusé l’exécutif d’essayer de « changer les règles du jeu » avant les élections législatives de l’année prochaine.
Le syndicat des journalistes israéliens a pour sa part déclaré qu’il se battrait pour faire annuler la décision « préjudiciable » du ministre de la Défense. La date à laquelle Israël Katz soumettra sa proposition à l’ensemble du gouvernement n’a pas été précisée dans l’immédiat. Selon les sondages, la coalition de Benyamin Netanyahu n’obtiendrait pas suffisamment de sièges pour former un gouvernement si des élections avaient lieu aujourd’hui.
