El Hadj Ibrahima Ndiaye, patron de 2STV et porte-parole du mouvement Sénégal Demain, a publié une contribution au ton particulièrement grave, intitulée « Constater, proposer, avertir », dans laquelle il livre un diagnostic sévère de la situation nationale. Selon lui, le Sénégal traverse une phase d’immobilisme profond, entretenue par l’improvisation, le ressentiment et l’absence de cap clair.
« Le Sénégal n’avance plus depuis deux ans»
Dans son texte, El Hadj Ndiaye décrit un pays « paralysé » : projets gelés, investissements en suspens, administration ralentie, entreprises dans l’expectative et frustrations croissantes chez les jeunes. Il accuse l’actuel pouvoir d’exercer une gouvernance « émotionnelle », marquée par des décisions inspirées, selon lui, par des logiques de règlement de comptes.
« Un pays ne se dirige pas avec le ressentiment, mais avec une vision », soutient-il, estimant que l’exécutif « réagit, bloque, se méfie, mais n’agit pas ».
Un avertissement inspiré des crises dans la sous-région
Le porte-parole de Sénégal Demain met également en garde contre un risque de basculement comparable à celui observé au Mali ou au Burkina Faso, où l’instabilité politique a ouvert la voie à une montée des menaces sécuritaires.
« Un Sénégal immobile devient tôt ou tard un Sénégal vulnérable », écrit-il, s’appuyant sur des citations de Michel Onfray et Léopold Sédar Senghor pour illustrer les dangers de la division et de l’improvisation.
Cinq pistes pour relancer le quinquennat
Dans une démarche qu’il présente comme « patriotique et constructive », El Hadj Ndiaye avance cinq propositions qu’il juge prioritaires pour redresser la trajectoire du pays :
- Décréter un Plan d’Urgence Économique National afin de relancer les chantiers, débloquer les investissements et sécuriser les paiements.
- Mettre en place un vaste programme d’emploi des jeunes, incluant formation, insertion et partenariats avec les entreprises et la diaspora.
- Stabiliser et assainir la gouvernance, en dépassant les logiques de « purges » et de décisions motivées par la vengeance.
- Renforcer la protection du territoire, notamment par un dispositif sécuritaire adapté aux menaces du Sahel.
- Ouvrir un dialogue national inclusif, réunissant État, secteur privé, société civile et diaspora, dans l’esprit consensuel de l’ère Abdou Diouf.
Un ultimatum : 100 jours pour changer de cap
Dans la partie la plus ferme de sa contribution, El Hadj Ndiaye fixe un délai de 100 jours au gouvernement pour clarifier sa vision, relancer le pays et apaiser la gestion publique.
Il prévient : « Si rien ne change, Sénégal Demain prendra ses responsabilités, politiquement, démocratiquement et légalement. »
Un appel au sursaut collectif
Il conclut son texte sur un ton solennel, invitant à un réveil national nourri de l’héritage de Senghor et Abdou Diouf : la paix, rappelle-t-il, se construit au quotidien.
« Le temps du sursaut est venu », affirme-t-il, disant choisir l’unité, mais refuser la passivité, dans un message adressé autant aux autorités qu’au peuple sénégalais.
