Le judo sénégalais perd une de ses plus grandes légendes, Maître Ankiling Diabone !

Le monde sportif est en deuil suite au rappel à Dieu de Maître Ankiling Diabone, à l’âge de 70 ans. Originaire d’Oussouye, en Casamance, il restera dans les mémoires comme l’un des judokas les plus titrés d’Afrique et une référence absolue de la discipline au Sénégal.

Un palmarès et un héritage uniques

Véritable légende des tatamis, Maître Diabone a marqué le judo africain par un parcours jalonné de victoires historiques. Quatre fois champion d’Afrique des 86 kg (en 1982 au Caire, 1983 à Dakar, 1986 à Casablanca et 1987 à Nairobi), il remporte également le titre continental par équipes en 1983 et une médaille de bronze à Tunis en 1985. Sur le plan national, il a dominé sans partage sa catégorie, cumulant neuf titres de champion du Sénégal entre 1979 et 1990, ainsi que plusieurs distinctions par équipes et victoires en tournois élites. Son exploit le plus marquant reste sa médaille d’or aux Jeux africains de 1987, obtenue à Nairobi malgré une côte fracturée dès les demi-finales témoignage de son courage et de sa détermination.

Son rayonnement international confirme son statut de pionnier : deux participations aux championnats du monde (1981 aux Pays-Bas et 1987 en Allemagne), une présence à la Coupe du monde 1984 à Vienne, ainsi que trois qualifications olympiques (Moscou 1980 et Séoul 1988 comme combattant, Barcelone 1992 comme entraîneur national). Ce parcours d’exception lui a valu d’être consacré Meilleur judoka sénégalais du cinquantenaire.

En tant que capitaine de l’équipe nationale, il a incarné un fier ambassadeur du drapeau sénégalais à travers le monde. Au-delà de son statut de champion, Maître Diabone fut également un grand éducateur, transmettant son art avec rigueur et humilité. Ceinture noire 5e dan, il a entraîné l’équipe nationale entre 1990 et 1998 et dirigé le stade Aline Sitoé Diatta de Ziguinchor.

Formé à l’INSEP de Paris, décrit comme un homme d’honneur et de principes, il a inspiré des générations de judokas. Son héritage, plus qu’un palmarès, demeure un modèle à suivre pour les jeunes athlètes sénégalais et africains.