Dimanche 23 novembre, le chef d’état-major s’est exprimé sans équivoque. Les forces armées israéliennes ont échoué le 7 octobre 2023 à protéger les citoyens, dit Eyal Zamir, rapporte notre correspondante à Jérusalem, Frédérique Misslin. Face au massacre perpétré par le Hamas, il y a eu de graves défaillances qui concernent le processus de décisions avant et pendant l’événement.
Le chef de l’armée a donc pris des sanctions disciplinaires contre une dizaine de hauts gradés. Quant au général de division Aharon Haliva, à l’époque chef des renseignements militaires, au général de division Oded Basyuk, alors chef des opérations, et au général de division Yaron Finkelman, qui commandait ce jour-là depuis peu la région militaire sud d’Israël, ils vont être déchargés « du cadre de réserve et ne [feront] plus partie » de l’armée, indique un communiqué de l’armée.
Selon le communiqué de l’armée, les trois hommes portent chacun une responsabilité personnelle dans l’échec de l’institution militaire à voir venir et à repousser l’attaque lancée par le mouvement islamiste palestinien Hamas à partir de la bande de Gaza sur le sud d’Israël le 7 octobre 2023.
Outre les généraux limogés, l’armée a annoncé des sanctions disciplinaires contre le général de division aérienne Tomer Bar, et le vice-amiral David Saar Salma, respectivement à la tête de l’armée de l’Air et de la Marine. Quatre autres généraux et quatre officiers supérieurs sont également visés par des mesures disciplinaires.
Une « défaillance systémique », selon un rapport
Ces mesures font suite à la publication, au début du mois, du rapport d’un comité d’experts présidé par le général Turgeman. Le rapport concluait à une « défaillance systémique et organisationnelle de longue date » au sein de l’appareil militaire. Il identifiait en premier lieu un « échec conceptuel » correspondant au « fossé entre la réalité stratégique et opérationnelle et la perception (au sein de l’appareil militaire) de la réalité concernant la bande de Gaza et le Hamas ».
Le rapport relevait aussi un « échec du renseignement » militaire dans son « incapacité à donner l’alerte », alors même que l’armée disposait d’informations « exceptionnelles et de haute qualité ».
Mais aujourd’hui, le ministre de la Défense remet en question les conclusions de cette enquête et demande une contre-expertise. Le pouvoir politique refuse toujours de constituer une commission d’état indépendante pour faire la lumière sur les défaillances du 7-Octobre, et cela alors que de nombreux Israéliens la réclame.
