Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Gueye Diop, a officiellement annoncé son adhésion à la Coalition Diomaye Président. Une déclaration qui intervient à un moment de forte turbulence politique, alors que les divergences s’accentuent entre PASTEF et la coalition au pouvoir.
Cette prise de position survient dans un contexte marqué par deux lignes de fracture majeures. D’abord, celle liée à l’ouverture politique voulue par la Coalition, qui cherche à s’élargir à de nouvelles personnalités et mouvements. Une orientation qui suscite de vives réserves au sein de PASTEF : certains cadres dénoncent le risque d’intégrer des acteurs jugés incompatibles avec « l’éthique » et les valeurs du parti. Dans un communiqué daté du 23 novembre 2025, la Coalition a tenu à rappeler ses limites : aucune ouverture à des figures ayant tenu des propos diffamatoires ou injurieux sur les réseaux sociaux, insiste-t-elle.
La seconde source de tension porte sur la gouvernance interne et l’orientation des réformes. Alors que l’exécutif prône un élargissement au-delà du cadre militant de PASTEF, plusieurs figures historiques du parti réclament une cohérence idéologique plus ferme.
Le fossé s’est encore creusé après l’annonce faite par le président Bassirou Diomaye Faye confiant à Aminata Touré la mission de restructurer la majorité. Une décision immédiatement rejetée par le Bureau politique de PASTEF, dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, qui affirme ne « partager ni les valeurs ni les principes » de la personnalité choisie. Le parti rappelle par ailleurs que le chef de l’État n’a pas, selon lui, les prérogatives pour remplacer la responsable précédente, proche de Sonko.
Dans ce climat tendu, l’engagement public de Serigne Gueye Diop aux côtés de la Coalition apparaît comme un soutien explicite à la stratégie d’ouverture du président Diomaye Faye. Un geste qui pourrait peser lourd, au moment où le divorce entre PASTEF et la Coalition semble désormais difficile à contenir.
