Gueum Sa Bopp dénonce une “gouvernance à la dérive” et accuse le pouvoir d’une conspiration politique

Le mouvement Gueum Sa Bopp a livré, ce week-end, une charge politique d’une rare intensité contre les autorités. Dans un communiqué au ton alarmiste, ses cadres dénoncent une « gouvernance à la dérive » et accusent le pouvoir d’orchestrer « une conspiration politique au sommet de l’État ».

Selon le document, les engagements pris par l’exécutif « devant le peuple » seraient restés lettre morte, sans réformes concrètes ni avancées significatives. Les responsables du mouvement dressent un bilan jugé « préoccupant » après moins de deux ans de gestion : « dégradation des institutions, récession économique, montée du chômage ». Ils y voient une « fuite en avant dictée par des calculs électoralistes ».

Au cœur de leurs critiques, ce qu’ils appellent les “3i” : Incompétence, Inexpertise, Irresponsabilité. Gueum Sa Bopp accuse le pouvoir d’avoir installé une administration dirigée par des cadres non qualifiés : « présidents de conseils d’administration sans compétence, directeurs inexpérimentés parfois ex-stagiaires, députés incapables de légiférer, ministres perdus dans leurs contradictions ». Et lorsque des scandales éclatent, poursuit le communiqué, « le pouvoir accuse, attaque, diffame », sans jamais corriger ses erreurs.

Le mouvement estime qu’un « agenda politique caché » est à l’œuvre : création de blocs artificiels, transhumance indirecte, projet de coupler locales et législatives en 2027, et obsession autour de l’horizon électoral de 2029. « Gouverner est devenu secondaire. Manœuvrer est devenu prioritaire », lit-on dans le texte.

Gueum Sa Bopp interpelle ensuite directement l’exécutif, exigeant la déclassification immédiate de la note de renseignement mentionnée publiquement dans l’affaire Madiambal Diagne : « L’information est le minimum d’exigence démocratique ».

Le communiqué pose également la question sensible de l’utilisation du jet privé du Premier ministre : « Pourquoi autant d’opacité ? Qui finance ces déplacements ? Que cherche-t-on à dissimuler ? »

Et de conclure : « Un pouvoir qui refuse de répondre… répond déjà par son silence. »