L’offensive de Macky Sall dans le dossier explosif de la « dette cachée » s’étend désormais au terrain international. Dans une lettre adressée au Fonds monétaire international (FMI), l’ex-président sénégalais, par l’intermédiaire de ses avocats, conteste la manière dont l’institution a validé les conclusions de l’audit révélant un important alourdissement du déficit public.
Selon les informations rapportées par RFI, le cabinet FTMS, chargé de la défense de l’ancien chef de l’État, demande au FMI de justifier son feu vert aux chiffres présentés par le gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre, Ousmane Sonko. Les avocats souhaitent savoir si le Fonds a réalisé une contre-expertise indépendante ou s’il s’est appuyé uniquement sur les documents transmis par l’administration sénégalaise.
Cette clarification est centrale pour la défense de Macky Sall, qui estime que l’absence éventuelle de vérification indépendante fragiliserait les accusations d’un « carnage financier » attribué à son régime. Le cabinet FTMS réclame également la transmission de l’ensemble des pièces ayant permis d’établir le montant de la dette occulte, évaluée à 7 milliards de dollars.
Les avocats pointent par ailleurs plusieurs failles méthodologiques dans le rapport de la Cour des comptes, notamment une absence de contrôle de la véracité des données utilisées.
Cette contre-offensive intervient alors que le Sénégal traverse une période budgétaire délicate, marquée par la dégradation de sa notation souveraine et l’examen du projet de loi de finances à l’Assemblée nationale. En sollicitant une rencontre formelle avec un représentant du FMI, le camp de l’ancien président tente d’ouvrir un nouveau front diplomatique pour contrer les accusations qui lui sont adressées.
