Coup d’État en Guinée-Bissau : le président Embaló exfiltré vers Dakar après l’intervention de la CEDEAO

Le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló, renversé mercredi lors d’un coup d’État militaire, a été exfiltré vers Dakar où il est arrivé « sain et sauf », a annoncé le ministère sénégalais de l’Intégration africaine, des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.

Selon le communiqué, le gouvernement sénégalais a affrété un aéronef spécialement dépêché à Bissau pour assurer son rapatriement, une initiative menée en coordination avec les dirigeants de la CEDEAO.

Réunis en sommet extraordinaire virtuel, les chefs d’État ouest-africains ont condamné la tentative de prise de pouvoir par la force et exigé le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel. Ils ont également mis sur pied un comité de médiation restreint, dont le Sénégal fait partie, chargé de suivre l’évolution de la crise et d’œuvrer à la libération de toutes les personnes arrêtées.

À Dakar, le président sénégalais a souligné l’importance du respect des institutions, de la protection des populations et de la poursuite du processus électoral dans un climat apaisé. Les autorités sénégalaises affirment être en communication constante avec les acteurs bissau-guinéens depuis le début de la crise, négociant notamment la libération d’Embaló et de ses proches ainsi que la réouverture des frontières pour faciliter l’exfiltration de plusieurs responsables et observateurs électoraux.

À Bissau, les putschistes affirment avoir pris le « contrôle total » du pays et ont annoncé la suspension du processus électoral, quelques jours après la tenue de la présidentielle et des législatives. Ils se réclament d’un « haut commandement militaire » chargé de « restaurer l’ordre » et ont procédé à l’arrestation de plusieurs hauts responsables, parmi lesquels les généraux Biague Na Ntan, Mamadou Touré, le ministre de l’Intérieur Botché Candé et des figures de l’opposition.

Avant sa capture, Umaro Sissoco Embaló, au pouvoir depuis 2020, revendiquait la victoire à l’élection présidentielle, tout comme le candidat indépendant Fernando Dias da Costa.

Les militaires ont annoncé avoir investi l’ex-chef d’état-major de l’armée de terre, le général Horta N’Tam, comme président de la République pour une durée d’un an.

Le Sénégal affirme demeurer mobilisé aux côtés de la CEDEAO et de l’Union africaine pour favoriser le dialogue et restaurer rapidement la légitimité démocratique en Guinée-Bissau.