Professeur Abdoulaye Bathily : Un allié encombrant

Depuis qu’il a dit non à l’Alliance pour la régression, le professeur Abdoulaye Bathily essuie des tirs groupés de l’Alliance pour la réplique. En effet, l’Apr ne digère toujours pas que le professeur Bathily ait critiqué la gestion de leur patron alors que ce dernier l’avait soutenu. C’est méconnaître l’homme, qui a toujours été fidèle à ses principes et qui n’a jamais accepté de brader ses convictions pour des positions.

La sortie du professeur Abdoulaye Bathily est restée en travers de la gorge des apéristes qui rivalisent de zèle pour le descendre en flammes. Seulement, cette entreprise de dénigrement et de décrédibilisation passe mal en ce sens qu’Abdoulaye Bathily est réputé être un homme de principes, qui s’est toujours illustré par sa constance. Même s’il a eu à collaborer avec Diouf et Wade, cela ne l’a jamais empêché de mettre les intérêts de la patrie au dessus de ses propres intérêts. Il a toujours refusé de participer à ce qui s’apparente à un vaste concours de complaisance.

C’est la raison pour laquelle les apéristes lui en veulent, car ils croyaient qu’en le soutenant, le Président Sall parviendrait à le faire taire. D’ailleurs, certains n’hésitent pas à dire que s’il était élu à la présidence de la Commission de l’Ua, il n’aurait pas parlé de la sorte. Ce qui est une évidence car il serait soumis à un devoir de réserve. Ce qui aurait été le meilleur cas de figure pour le pouvoir.

Mais, le fait qu’il ait été recalé a entravé les plans du Président Sall. Étant entendu que l’élection de l’éminent professeur aurait permis de l’éloigner. Bathily qui est un homme de conviction a toujours donné du fil à retordre à Senghor, Diouf et Wade. Tous ceux qui connaissent l’homme sont unanimes à reconnaître qu’il ne renie pas ses principes pour des sinécures, tout ce qui lui importe c’est d’être au service de son pays.

POUR LE TRIOMPHE DE LA DEMOCRATIE

En attestent ses passages dans le gouvernement d’Abdou Diouf dont il a été le ministre de l’Environnement et de la protection de la nature de 1993 à 1998, et celui de Wade où il avait occupé le poste de ministre de l’Énergie et de l’hydraulique. Son statut de ministre dans ces différents gouvernements n’a en rien émoussé sa conviction et son patriotisme. Et il ne ratait aucune occasion, que ce fut sous Diouf ou Wade, de cracher ses vérités quand la situation l’imposait. En 2000, il a été l’un des principaux artisans de la victoire de Wade. Il s’était investi corps et âme pour qu’il y ait alternance et que Wade accède au pouvoir.

Malgré les intimidations et les incarcérations dont il a été l’objet, sous le régime socialiste d’alors, il s’est toujours arc bouté à ses convictions et a été de tous les combats démocratiques pour que l’alternance ait lieu. Quand Wade s’est mis à dévier de la ligne convenue, une fois au pouvoir, le professeur Bathily a préféré sacrifier leur amitié et leur long compagnonnage sur l’autel des principes. Pourtant, il aurait pu, vu les liens étroits qui l’unissaient à Wade, devenir un ces rentiers de la vie politique, et percevoir à chaque fin de mois des dizaines de millions comme dotation des fonds politiques à l’instar de bien d’autres.

Au contraire, il a fait preuve d’honnêteté en demandant pardon à ses compatriotes, reconnaissant avoir commis des erreurs de choix et d’orientation qui résidaient dans le fait d’aller chercher Wade à Paris pour le confronter à Abdou Diouf. Infatigable sentinelle de la Démocratie, Abdoulaye Bathily et son parti seront à la pointe du combat de l’opposition sénégalaise réunie contre Me Wade. Après avoir soutenu Macky Sall lors du 2ème tour de la présidentielle de 2012, au sein de la coalition Benno bokk yakaar (Bby), Abdoulaye Bathily est promu ministre d’État auprès du président de la République.

Il démissionnera de cette fonction après sa nomination au poste de Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (Unoca). Bathily est réputé être un homme indépendant d’esprit et courageux. Après une carrière internationale qui l’avait éloigné de la scène politique nationale, l’homme est revenu au bercail, suite à sa défaite à l’élection à la présidence de la commission de l’Ua. Plus libre que jamais ! Aujourd’hui, le professeur Bathily n’a rien perdu de sa verve et de son honnêteté intellectuelle, et reste plus que jamais debout, pour le triomphe de la Démocratie.