Macoumba Diouf : «Ce que je recommande à l’opposition…»

Responsable dans le parti au pouvoir, le maire de Latmingué se prononce sur la  loi sur la réforme du  Code électoral et de la  Constitution qui fait la forte actualité du moment. Pour le Dr  Macoumba Diouf qui estime qu’une opposition est indispensable dans une démocratie, les deux projets de loi qui vont  être examinés en commission aujourd’hui à l’Assemblée nationale  sont   nécessaire pour assainir le landerneau politique.

Les projets de réforme du Code électoral et de la Constitution  mettent le  feu au champ  politique. Les croyez vous bons pour le pays ?

Ces deux projets  n’ont pas été inventés par le Président Macky Sall et son gouvernement mais sont effectivement des projets de loi qui ont été élaborés suivant une procédure prévue  et déposés  au prés de qui de droit.  C’est pour dire que c’est la loi elle-même qui  donne pouvoir au gouvernement de déposer des  projets de loi devant le Parlement pour examen et approbation. C’est deux projets de loi qui sont décriés font partie du bloc de toilettage de la Constitution qui a été voté  par le peuple lors du dernier Référendum. C’est donc la majorité des Sénégalais via le  Référendum qui a donné quitus au gouvernement d’élaborer ces projets de loi qui ne sauraient être déposés s’ils étaient en déphasage avec la Constitution.   Ce ne sont pas des atermoiements de l’opposition qui  vont empêcher le Président de  rester dans le temps de l’action et de continuer ses actions. Au moment où des responsables de l’opposition crient, le Président Sall fait ce qu’il a faire suivant les textes et règlements du pays.

 Vous voulez dire que l’opposition n’est pas dans son droit. Quelles  avantages pour de telles réformes ?

 elles vont permettre de régler la question de cette floraison de partis politiques. Le Sénégal est aujourd’hui à 299 partis alors qu’aucune dispositions légale ou règlementaire ne prévoit leur limitation. On risque  d’arriver un jour à plus de 1000 partis dans ce pays. Et si chaque responsable de parti devient candidat à l’élection du Président de la République, imaginez le désordre que cela  fera. Un responsable de parti ou d’un mouvement qui se dit  national qui ne peut pas  regrouper 1% de l’électorat n’a pas de place  de candidat à une élection présidentielle. En d’autres termes, celui qui ne peut pas regrouper 1500 personnes par département ne doit pas participer à une élection. Ce sont de tels partis et mouvement qui se retrouvent avec 0,0% de l’électorat. Vous n’êtes pas sans savoir que  les ressources manquent terriblement et doivent donc être rationalisés.   S’y ajoute que ce parrainage  va permettre de fidéliser  les militants à leurs responsables à des idéologies, à la moralisation de la vie politique.  Ce n’est  pas sérieux que le nom de quelqu’un qui ne peut pas avoir le nombre requis soit inscrit et imprimé dans un bulletin et entraîné la convocation de 6, 6 millions d’électeurs. Comment un parti qui ne peut pas avoir un député peut gagner une présidentielle.

 On reproche à votre camp et à votre mentor Macky  Sall de vouloir gérer ce pays sans opposition. Est-ce  bon  pour la démocratie et l’ Etat de droit ?

L’opposition est un pan important voir indispensable de la démocratie Sénégalaise. On ne peut pas parler de démocratie là où il ya pas  d’opposition, de sensibilités contradictoires. L’existence d’une opposition, voire forte est un gage d’une démocratie renforcée. C’est la marque de  vitalité de la démocratie. C’est pourquoi je suis peiné de voir cette opposition  dans cette situation.  Elle doit être plus organisée que ça  pour mieux  assurer son rôle de sentinelle.  En s’organisant, elle s’opposera mieux et de façon plus responsable.  Ceux qui sont dans l’opposition ont eu à occuper de hautes fonctions dans ce pays. Il ne faut pas qu’ils  réclament des droits qu’ils ont refusé  à leurs opposants quand ils étaient au pouvoir.