Khalifa Sall qui est poursuivi pour 1, 8 milliards et qui a été condamné à 5 ans de prison ferme suit avec ses partisans le scandale de la gestion des fonds du Prodac. Si pour moins, Khalifa et des proches ont été trainés devant la justice, celle-ci est à l’épreuve face au rapport de l’inspection générale des finances qui a demandé l’ouverture d’une enquête contre les responsables du Prodac.
En tant que responsable à l’Alliance pour la République (Apr) et ministre du Tourisme qui n’avait pas encore démissionné, Mame Mbaye Niang, qui était invité à France 2, tirait sur .Khalifa Sall, Karim Wade, Idrissa Seck. De l’affaire khalifa, il disait que « c’est un procès qui n’est pas politique et qu’il doit dire la vérité aux Sénégalais sur les accusations contre lui.» A l’endroit de Karim et d’Idrissa Seck, Mame Mbaye n’avait pas été tendre lors de cette émission.
A la suite, pour un rapport sur le Prodac dont il a été le chef hiérarchique en tant que ministre de la jeunesse, Mame Mbaye a remis sa démission pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire pour laquelle, il clame son innocence. Pour rappel, ce ministre et le Président Macky Sall se sont rencontrés dans la nuit du dimanche au lundi jusque tard. On ne sait pas si le chef de l’Etat a accepté ou pas la démission du ministre du Tourisme mais du fait qu’il n’a pas participé au conseil des ministres d’hier est la preuve que Mame Mbaye Niang persiste dans sa démission et que le Président a accepté cette volonté. Reste le traitement judiciaire qui va être réservé au scandale du Prodac.
Pour rappel, le rapport de l’Inspection générale des finances –IGF- sur la gestion scandaleuse du Prodac est à l’origine de la colère du ministre Mame Mbaye Niang. Il en veut au ministre Amadou Ba qui, en tant que chef de l’IGF, ne s’est pas opposé à ce que ce service fouille la gestion du Prodac. S’il appartient à la justice de déterminer les responsables du détournement de prés d’une trentaine de nos milliards de fcfa, le rapport a demandé à ce qu’une information judiciaire soit ouverte. Si elle ne le fait pas, la justice donnerait l’occasion à ceux qui en doutent de son impartialité, d’avoir un argument pour se délecter sur elle. On ne peut pas poursuivre Khalifa Sall pour 1, 8 milliard et passer par pertes et profit un détournement présumé de 30 milliards au Prodac.
La reddition des comptes qui a été une forte promesse du Président Sall, approuvée par la population qui l’a porté au pouvoir, a eu comme conséquence, l’arrestation de Khalifa Sall et Cie pour la caisse d’avance de la mairie de Dakar. Mais au moment où ses derniers sont conduits à l’échafaud du via un rapport de la Cour des comptes, d’autres détourneurs présumés de deniers publics se font jour. C’est le cas du Prodac géré par Jean Pierre Senghor puis par Mamima Daffré. C’est un cas qui met à l’épreuve la justice qui ne doit pas fonctionner à deux vitesses.
En tout cas, dans un État dit de droit, la justice à deux vitesses pose problème, car elle remet en cause la place des magistrats dans le processus législatif. Une justice «deux poids deux mesures» compromet le statut d’indépendance des magistrats. Si les interrogations se multiplient autour de cette affaire du Prodac, c’est qu’elle passe comme l’un des plus gros scandales éventé par l’inspection générale des finances .