Et arriva la stressante séance des tirs au but. La tension était à son comble. Nous sommes en juin 2014 au Brésil. Dans un bar situé non loin du stade Mineirão de Belo Horizonte, un supporter brésilien regarde à la télévision un match opposant son équipe à celle du Chili. Il s’écroule, terrassé par un infarctus du myocarde. Transporté aux urgences de l’hôpital de la ville, cet homme de 69 ans, qui souffre de diabète et d’hypertension, décédera quelques heures plus tard. Ce jour-là, selon les autorités sanitaires locales, pas moins de 98 supporters ont été pris en charge au cours du match, dont une quinquagénaire, elle aussi victime d’un infarctus lors des tirs au but. Elle avait finalement pu être secourue.
Quelques années auparavant, en juin 2002, un match de foot stressant avait coûté la vie à un supporter sud-coréen âgé de moins de 30 ans qui assistait au huitième de finale entre la Corée du Sud et l’Italie. Il ne restait que deux minutes à jouer et son équipe était menée 1-0. Et soudain, c’est l’égalisation. La joie du supporter sera de courte durée : il s’affaisse brutalement dans les gradins, victime d’une crise cardiaque.
Alors, dangereux le foot ? Jusqu’à être mortel ? En d’autres termes, existe-il un risque d’être victime d’un événement cardiovasculaire (infarctus du myocarde, mort subite cardiaque, trouble grave du rythme cardiaque) lorsqu’on assiste à une rencontre dans un stade ou lorsqu’on regarde à la télévision un match particulièrement éprouvant pour les nerfs ? En effet, la question se pose de l’impact d’un stress aigu sur la survenue d’un accident cardiaque lors d’un événement sportif majeur, d’autant qu’une augmentation des taux de survenue d’infarctus et de mort subite cardiaque a été rapportée lors d’épisodes de guerre, de tremblements de terre, d’accidents majeurs industriels et d’attaques terroristes.
De fait, les études sur le sujet ne manquent pas dans la littérature médicale. La majorité d’entre elles concerne le « soccer » (appellation du football aux Etats-Unis), en l’occurrence la Coupe du monde de la FIFA et les matchs du championnat d’Angleterre). D’autres portent sur le football américain (Super Bowl). Enfin, des travaux se sont intéressés à l’impact sur la santé cardiovasculaire des supporters des retransmissions télévisées de matchs de hockey au Canada, de la Coupe du monde de rugby en Nouvelle-Zélande, et de matchs du championnat de baseball au Japon. Si certaines études concluent à l’existence d’une relation entre le fait d’être spectateur d’un événement sportif et une augmentation de l’incidence des accidents cardiovasculaires et du taux de mortalité, d’autres n’ont pas retrouvé une telle corrélation.
Mort subite cardiaque
En 2005, une étude suisse publiée dans l’International Journal of Cardiology s’est intéressée à la fréquence de la mort subite cardiaque lors de la Coupe du monde de football de 2002. Les cardiologues de l’hôpital universitaire de Lausanne ont analysé les données des unités mobiles de soins intensifs lors de lors de cette compétition footballistique dans une région de 1,5 million d’habitants, en comparaison à celles recueillies à la même période l’année précédente. Ils ont observé une augmentation globale de 63 % de morts subites durant la compétition, atteignant 77 % chez les hommes, un taux statistiquement significatif. Les chercheurs ont attribué ce résultat au stress mental et la colère des supporters (responsable d’un trouble sévère du rythme cardiaque) et possiblement à un possible comportement à risque (consommation d’alcool, de tabac, mauvaise observance des traitements prescrits).
Le stress mental et la colère peuvent activer le système nerveux autonome par l’intermédiaire de la voie sympathique, entraînant une augmentation du rythme cardiaque, une élévation de la pression artérielle et un défaut de vascularisation du myocarde chez un patient souffrant d’athérosclérose des artères coronaires ou présentant des irrégularités de contractions du cœur. Avec pour conséquence de favoriser la survenue d’un grave trouble du rythme cardiaque (arythmie maligne).
Etude allemande de 2008
L’étude, qui a sans aucun doute semé le plus de trouble, est celle qui fut publiée par des chercheurs allemands en 2008 dans l’hebdomadaire médical américain The New England Journal of Medicine (NEJM). Conduite à Munich (Bavière) et dans ses environs lors de la Coupe du monde de football de juillet 2006, elle a évalué la relation entre stress émotionnel intense et événement cardiovasculaire (infarctus du myocarde, trouble du rythme cardiaque, arrêt cardiaque, etc). Elle a révélé une incidence 2,66 fois plus élevée d’événements cardiovasculaires nécessitant une admission aux urgences les jours où se déroulent des matchs impliquant l’équipe d’Allemagne que lors de la période contrôle sans match. Chez les hommes, l’incidence était 3,26 fois plus élevée que celle enregistrée durant la période contrôle. Elle était chez les femmes 1,82 fois plus importante que celle des jours sans match.
Les chercheurs ont observé une augmentation de l’incidence des accidents cardiaques pendant les heures précédant la compétition, avec un pic lors des deux heures suivant le début du match, au moment justement où le stress émotionnel est le plus intense. Parmi les patients qui avaient appelé les urgences cardiologiques les jours où jouait l’équipe d’Allemagne, 47 % présentaient un risque coronarien connu, contre 29 % durant la période contrôle sans match. Les chercheurs ont déterminé que l’incidence d’un accident cardiaque était multipliée par 4 chez un individu ayant des antécédents de maladie coronarienne et par 2 chez une personne ne présentant pas de tels problèmes. Un risque aussi élevé de survenue d’événements cardiovasculaires n’avait jamais été observé auparavant.
Largement médiatisée, cette étude épidémiologique semblait donc indiquer l’existence d’une forte corrélation entre un stress émotionnel provoqué par un match de football vécu intensément par le téléspectateur et la survenue d’un événement cardiovasculaire aigu. Cette analyse rétrospective ne permettait cependant pas de déterminer combien de patients ayant présenté un accident cardiaque avaient effectivement suivi un match à la télévision.
Fort de leurs résultats, les auteurs de l’article avaient préconisé, à titre préventif pour les individus présentant une maladie coronarienne, de prescrire ou d’augmenter la dose de bêta-bloquants (qui abaissent la fréquence cardiaque), d’administrer de l’aspirine (pour ses actions anti-inflammatoire et anticoagulante). Bref, d’accord pour le foot à la télé pour les patients coronariens, mais à condition de suivre l’ordonnance.
La partie est cependant loin d’être gagnée pour l’équipe de chercheurs allemands. En 2010, une équipe italienne publie dans l’International Journal of Epidemiology des résultats qui sont à l’opposé de ceux rapportés deux ans plus tôt par leurs collègues allemands. Conduite par des épidémiologistes de l’université de Turin, elle conclut qu’être spectateur d’un match de foot n’entraîne pas de risque pour le cœur et que si un risque existe, il est sans doute très faible. Les chercheurs turinois sont parvenus à cette conclusion après avoir analysé 25 159 admissions hospitalières pour infarctus du myocarde dans toute Italie au cours de trois compétitions footballistiques majeures : le Coupe du monde 2002, l’Euro 2004 et la Coupe du monde 2006. Ils indiquent ne pas avoir trouvé d’augmentation du taux d’admission pour infarctus myocardique les jours de matchs de l’équipe de football italienne lors des trois compétitions.
Match nul donc entre l’Allemagne et l’Italie, pour ce qui est des conclusions des équipes de recherche ! Mais pas pour longtemps. L’année suivante, une équipe suisse publie les résultats de leur analyse de données récoltées au Portugal lors de la finale de l’Euro 2004 contre la Grèce. Là encore, les chercheurs de Lausanne concluent que le fait de regarder les matchs n’a pas augmenté dans la population portugaise le risque de faire un infarctus.
Stress aigu
De nombreux facteurs peuvent expliquer que des études évaluant l’impact potentiel du stress émotionnel sur la santé cardiovasculaire aboutissent à des conclusions divergentes. Celles-ci peuvent différer par le nombre de jours durant lesquels on enregistre les accidents cardiaques, le nombre et la durée des périodes contrôles (sans match) servant à l’analyse comparative avec la période durant laquelle les matchs se déroulent, de même que la façon dont d’autres variables ont été prises en compte. En effet, il importe que l’analyse statistique intègre la saison, la température ambiante, la pollution atmosphérique, le jour de la semaine (selon que le match tombe un jour de travail ou de repos), la consommation d’alcool.
On comprend dès lors que l’on ne peut être complètement certain que le stress émotionnel soit l’élément déclencheur de l’événement cardiovasculaire dans la mesure où les circonstances qui l’entourent peuvent être particulièrement difficiles à reconstituer. Il est possible que le stress mental agisse en augmentant l’activation et l’agrégation des plaquettes sanguines tout en empêchant qu’une pression artérielle élevée retombe rapidement aux valeurs de base. Si ces réponses physiologiques au stress coïncident avec la rupture d’une plaque d’athérome, il peut en résulter une sévère occlusion d’une artère coronaire à l’origine d’un infarctus du myocarde.
Le stress n’explique pas tout
D’autres facteurs sont également susceptibles d’influer sur les résultats des études, comme la boulimie sous l’effet de l’excitation en famille ou entre copains, et surtout le grignotage d’aliments riches en graisse (chips, cacahuètes, biscuits apéritifs, charcuteries, pizza). De nombreux travaux épidémiologiques ont montré que la malbouffe peut déclencher une angine de poitrine après un repas et un syndrome coronarien aigu, en particulier chez des patients souffrant d’une maladie coronarienne. Enfin, il ne faut pas oublier l’impact potentiel de la consommation de cigarettes, et même l’oubli de la prise de médicaments, en particulier chez des individus à risque coronarien ou ayant déjà fait un infarctus.
Enfin, signalons que toutes les études n’évaluent pas la même chose. Certaines enregistrent la survenue de tout événement cardiaque, tandis que d’autres ne comptabilisent que les seuls infarctus ou sur la mortalité cardio-vasculaire par infarctus du myocarde, d’autres encore évaluent la mortalité par infarctus et accident vasculaire cérébral. Pour toutes ces raisons, la comparaison des résultats entre études est parfois difficile.
Pour compliquer les choses, signalons que deux études cherchant à évaluer l’impact de la santé cardiovasculaire des supporters peut aboutir à des résultats contradictoires selon l’importance de la population exposée au stress. Ainsi deux études, française et néerlandaise, ont analysé la mortalité cardiovasculaire après le match du 22 juin 1996 qui a vu l’élimination de l’équipe nationale néerlandaise par la France à l’issue des tirs aux buts lors des quarts de finale de l’Euro. Alors que l’étude française a conclu à l’absence d’impact du match sur la mortalité cardiovasculaire en France (par infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral), les chercheurs néerlandais ont observé dans leur pays une augmentation d’environ 50 % du taux de mortalité cardiovasculaire chez les hommes âgés de plus de 45 ans par rapport aux cinq jours précédents et suivants le match.
Sauf à considérer que le cœur des Néerlandais est plus fragile que celui des Français, ce qui est fort peu probable, une explication de ces résultats divergents pourrait tenir au fait que seulement 8 % des Français (4,7 millions de téléspectateurs) avaient regardé le match contre 60 % de la population néerlandaise (9,8 millions de spectateurs). Il reste que, là encore, l’étude néerlandaise ne permet pas de savoir combien de personnes sur les 41 décédées ce jour-là d’un infarctus ou d’un AVC avaient effectivement regardé le match à la télévision.
AVC
En mars 2014, des épidémiologistes de l’université de Bourgogne ont rapporté, dans le Journal of Stroke and Cerebrovascular Diseases, que regarder des compétitions européennes de football (Euro 1992, 1996, 2000, 2004) s’est traduit dans la population de la ville de Dijon par une diminution du nombre des accidents vasculaires cérébraux, avec une réduction de 40 % des accidents vasculaires cérébraux (AVC) dans les 15 jours précédant et suivant les compétitions, en comparaison avec les périodes sans match de l’année suivante. Une telle différence n’a pas été observée lors des Coupes du monde de 1986 au Brésil, de 1994 aux Etats-Unis, et de 2006 en Corée du Sud et au Japon. Cette différence tient peut-être au fait que les téléspectateurs français étaient bien plus nombreux à regarder les compétitions de l’Euro, diffusés en journée, que les matchs de ces trois Coupes du monde qui, elles, avaient été retransmises la nuit. Selon les chercheurs dijonnais, on peut penser que le sentiment durable d’euphorie après la victoire de certains matchs protège les fans de foot sur le plan cérébrovasculaire.
Résultats contradictoires
En décembre 2013, c’est au tour d’une équipe autrichienne de publier dans l’International Journal of Cardiology les résultats d’une étude visant à déterminer l’impact d’un stress émotionnel sur l’incidence des événements cardiaques chez des supporters bavarois (région de Munich et de Nuremberg) au cours de la Coupe du monde de football qui s’est déroulée en Allemagne du 9 juin au 9 juillet 2006. Les chercheurs de l’institut universitaire de médecine du sport de Salzbourg ont évalué le taux d’infarctus du myocarde, de récidive d’infarctus, d’arrêt cardiaque, de tachycardie paroxystique, de fibrillation atriale, et autres troubles du rythme cardiaque. A des fins de comparaison, les données ont été recueillies lors des 7 jours de la compétition durant lesquels les joueurs allemands jouaient, puis au cours des 24 jours où ils ne disputaient aucun match et enfin lors de trois autres périodes servant de référence (réparties en 2005 et 2006).
Après avoir tenu compte de l’âge, du sexe, des matchs perdus par la Mannschaft, de la température extérieure, des taux de dioxyde d’azote (reflet de la pollution de l’air ambiant), les chercheurs autrichiens indiquent ne pas avoir noté d’augmentation de l’incidence des accidents cardiaques, et ce que l’équipe d’Allemagne participe à un match ou pas. Les résultats de cette étude sont donc en totale contradiction avec celle publiée en 2008 par des chercheurs allemands. Un résultat d’autant plus surprenant que les médecins autrichiens avaient analysé des données provenant de la même région (Bavière) que leurs collègues de Munich, à cette différence que dans l’étude allemande le diagnostic était celui inscrit à l’admission aux urgences et quand dans l’étude allemande il s’agissait de celui mentionné à la sortie de l’hôpital. Comme toute étude, celle-ci comporte des limites et des faiblesses méthodologiques. En effet, elle n’intègre pas les facteurs de risque individuels, les éventuels antécédents cardiaques, la prise de médicaments, et surtout ne précise pas si chaque patient admis aux urgences à l’hôpital lors de la Coupe du monde de football 2016 pour un motif cardiologique avait effectivement regardé un match durant lequel l’équipe d’Allemagne jouait.
En 2014, une étude allemande publiée dans le Journal of Epidemiology and Community Health a rapporté des résultats n’allant pas dans le sens de ceux publiés en 2008 dans le New England Journal of Medicine par leurs collègues bavarois. Plutôt que d’exploiter les données provenant de la population d’une grande agglomération urbaine (Munich) et périurbaine et d’une seule compétition footballistique, les chercheurs de l’Université de Halle-Wittenberg ont analysé l’impact de 207 matchs de football (compétitions internationales, matchs de qualification, rencontres amicales) sur la mortalité. Pour ce faire, ils ont analysé les registres des décès intervenus en Allemagne entre 1995 et 2009 (soit au total plus de 11 millions de personnes). Résultats : une légère diminution de la mortalité les jours de match internationaux a été observée, de même qu’une légère augmentation lorsque l’Allemagne perdait les matchs de qualification. La baisse de mortalité la plus importante a été enregistrée lorsque la Mannschaft remportait des compétitions internationales. Selon les auteurs, cette étude apporte de solides arguments montrant que la mortalité globale n’est pas affectée en Allemagne par les matchs de football de l’équipe nationale. Une conclusion qui se situe aux antipodes de celles de leurs collègues de Munich.
Impact selon le résultat du match
Le résultat d’un match important influe-t-il sur la santé cardiovasculaire des fans du ballon rond ? Publiée en 2002, une étude de chercheurs de l’Université de Birmingham a rapporté dans les hôpitaux anglais une augmentation de 25 % du nombre des admissions pour infarctus du myocarde (IDM) le 30 juin 1998, jour où l’Argentine se qualifia face à l’Angleterre en huitième de finale de la Coupe du monde lors des tirs au but (4:3 tab). Cette hausse des admissions pour IDM se poursuivit durant les deux jours qui suivirent. En revanche, le nombre de patients admis pour d’autres diagnostics (notamment pour AVC, accidents de la route) n’avait pas augmenté après ce match qui avait été regardé par 24 millions de téléspectateurs britanniques. Les chercheurs devaient en déduire que la défaite de l’équipe de football nationale peut déclencher un stress émotionnel intense capable d’avoir un impact sur le cœur. Et de conclure leur article en déclarant : « peut-être la loterie des tirs au but devrait-elle être abandonnée pour des raisons de santé publique ».
Quid lorsque son équipe nationale remporte un match crucial ? En 2003, des chercheurs du CHU de Nice ont rapporté, dans la revue Heart, une baisse de la mortalité cardiovasculaire à l’échelle nationale en cas de victoire d’un événement sportif d’envergure. Ce jour-là, 23,6 millions de personnes regardaient le match à la télévision, soit 40 % de la population française.
Cette étude est la première à avoir rapporté un impact positif sur la mortalité après un match de football. Les épidémiologistes niçois ont en effet enregistré chez les hommes une baisse statistiquement significative de la mortalité par infarctus du myocarde le jour de la finale de la Coupe du monde, le 12 juillet 1998, par rapport aux cinq jours précédents et suivants. La diminution de la mortalité par infarctus chez les femmes n’atteignait la significativité statistique.
Selon les chercheurs, le fait que la finale ait eu lieu un dimanche (jour de repos), associé à l’allégresse d’avant et après la finale, a pu contribuer à diminuer le stress. Par ailleurs, l’euphorie collective liée à la victoire de l’équipe de France contre celle du Brésil (3-0) et le fait que le surlendemain ait été un jour férié, peut expliquer que la mortalité pour infarctus du myocarde ait été également inférieure le 14 juillet (jour de la célébration de la victoire) par rapport aux taux enregistrés lors des cinq jours précédents et suivants.
Pour conclure, on peut retenir de l’ensemble des études publiées qu’il n’est aujourd’hui en rien démontré que suivre un match de foot stressant ait un effet délétère sur le plan cardiaque, même si quelques études ont pu montrer le contraire. La relation entre la survenue d’un événement cardiovasculaire et les matchs de football est donc complexe, inconstante et masculine dans l’immense majorité des cas. La prudence s’impose donc en l’état actuel des connaissances médicales. Raison de plus pour dire que les paquets de chips et de biscuits salés pour apéro, les packs de bières et les pizzas ne sont absolument pas indispensables et seraient même carrément à éviter dans une situation de stress émotionnel intense.
Alors, si le cœur vous en dit, et à condition de suivre ces élémentaires conseils d’hygiène alimentaire, regardez donc le Mondial à la télévision sans appréhension. Cela dit, pour ménager le plus possible votre palpitant, vous avez toujours la possibilité de regarder les matchs en différé. C’est votre libre-arbitre. Quoiqu’il en soit, pour diminuer le stress et même contenir votre rage, dites-vous bien que tout cela n’est qu’un jeu.
LE MONDE
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